« Sur les derniers éboulements, il n’y avait personne, ni au-dessus ni au-dessous, mais ça ne sera peut-être pas toujours le cas… » Florence Thibaudeau Rainot, première vice-présidente du Département de la Seine Maritime en charge des solidarités humaines, craint le pire.
Trois accidents dramatiques ont eu lieu l’année dernière à Étretat et la Ville de Fécamp craint d’en connaître un, depuis les éboulements qui ont eu lieu sur ses terres, mercredi 22 février 2023.
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« Ca peut se déclencher à n’importe quel moment »
« Les prévisions qui nous avaient étaient faites indiquaient que cela devait arriver dans 100 ans, assure David Roussel, le maire de Fécamp. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de certitudes et que ça peut se déclencher à n’importe quel moment. »
Un Plan communal de sauvegarde a donc été déclenché dès jeudi 23 février afin de mettre en œuvre les premières actions de sécurisation des personnes et des biens.
Les recommandations du BRGM
Immédiatement après l’effondrement de la falaise, un périmètre de sécurité d’un rayon de 100 mètres avait été établi, des routes fermées et des accès interdits. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), qui a rendu ses conclusions le 2 mars, indiquait qu’il fallait d’abord fermer définitivement les avenues des Peuplier et du Bois Rosé à moins de 15 mètres du bord de falaise.
Presque deux mois après, c’est désormais chose faite, assure Pierre Aubry, maire-adjoint de Fécamp :
Ce sont désormais deux impasses : une en haut et une en bas.
« Les usages du quartier du Cap Fagnet vont être modifiés »
La route du Phare, elle, est aujourd’hui à la circulation, sauf pour les véhicules de 3,5 tonnes ou plus.
« Les usages du quartier du Cap Fagnet vont être modifiés, annonce le maire de Fécamp. Le fait que ça soit interdit aux 3,5 tonnes pose des questions de logistique. C’est ce que nous devons repenser et aménager. »
Des accès restent interdits
L’accès aux piétons jusqu’à 15 mètres de la falaise est strictement interdit depuis le parking du quai des Pilotes jusqu’au cap Fagnet.
Il est aussi interdit de se rendre sur la plage entre la jetée et le cap Fagnet, alors que le belvédère en tête de falaise sera définitivement fermé et relocalisé à au moins 20 mètres du bord de la falaise.
De leur côté, les accès au parking du quai des Pilotes sont réautorisés puisqu’ils « ne sont pas situés en zone de vulnérabilité aux chutes de blocs et éboulements ».
Quid du calvaire ?
Emporté dans les éboulements de falaises, le calvaire, cher au cœur des Fécampois, n'est plus. Mais un nouveau sera installé dès le premier week-end de juillet, non pas à l'endroit où il se trouvait avant l'effondrement, mais "toujours dans un lieu qui surplombe la mer et le port", assure David Roussel.
Quid des habitations ?
La maison, située au 524 avenue des Peupliers, à environ 25 mètres du précipice, « n’est pas à considérer comme étant en situation de péril imminent » mais la partie jardin, plus proche du vide, « est à condamner », détaillait le BRGM.
À l’heure actuelle, la question est de savoir « comment les propriétaires [dont c’est la résidence secondaire, Ndlr] peuvent récupérer l’usage de leur maison, indique David Roussel, « d’autant que certains badauds n’hésitent pas à venir dans leur jardin pour voir ce qu’il s’est passé ».
D’autres échéances sont à venir
La Ville de Fécamp a sollicité une étude complémentaire du BRGM, qui prévoit de modifier l’itinéraire du chemin de randonnée GR21, de renforcer la sensibilisation du public aux risques du retrait de côte, de renforcer sa réflexion avec le Syndicat mixte du littoral 76 et d’installer un calvaire au cap Fagnet.
Ces conclusions sont attendues d’ici à la fin de l’année et pourraient permettre de changer la donne « d’autant que nous ne sommes pas à l’abri d’un autre éboulement ».
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