En 1093, un domaine est mentionné à Stors. Au XIIe siècle, une chapelle y est construite. Un château fort érigé sur le coteau est attesté dès le XIVe siècle et il est habité en 1435 par Jean de Saint-Benoît.
Le château côté jardin, un parterre à la française avec des arabesques.
Le domaine s’étend sur les communes de L’Isle-Adam et Mériel. Au XIXe siècle, il allait jusqu’à l’Oise, le potager se trouvant sur le territoire de ce qui est aujourd’hui la commune de Butry-sur-Oise. En 1838, Mme Kapeler revend la propriété à François Christophe Edmond Kellermann (1802-1868), 3e duc de Valmy. Il y entreprend d’importants travaux. Il cède le domaine en 1861 à l’homme d’affaires Pierre Casimir Cheuvreux qui y reçoit écrivains et hommes d’État. Léon Say, neveu de M. et Mme Cheuvreux, s’y retire pour préparer ses discours. Le domaine, considérablement agrandi par les Cheuvreux, s’étend alors sur 150 hectares. Par transmission familiale, le château passe aux Lannes de Montebello. Ils reçoivent à Stors des membres de la famille Romanov, dont le grand-duc Alexis (1850-1908), frère d’Alexandre III.
Le château enserré dans un écrin de verdure.
Désastre et abandon
En 1944, les bombardements alliés détruisent l’aile nord du château et l’exploitation agricole. À partir de 1983, le château, pillé et vandalisé, tombe progressivement en ruine. Il est menacé de démolition dans les années 1990. Les restes de l’édifice ainsi qu’une partie du parc sont rachetés en 1999 par un couple de passionnés.
En 2001, les terrasses, les kiosques, et le bassin sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Depuis une salle souterraine, à travers un oculus la façade arrière du château.
• Visites guidées les dimanches, du 4 mai au 26 octobre. Résa : 01 34 08 53 21 et 06 66 84 68 55.
Promenade dans le parc du château sur les rives de l’Oise
La chapelle est en partie reconstruite au XIXe siècle, et son décor intérieur est mis en place sous le Second Empire. Les peintures sont l’œuvre de Louis Charles Boileau, à la demande de la famille Cheu-vreux. Depuis 2006, la chapelle a retrouvé vie, des travaux sont encore à prévoir. Les cuisines, situées généralement en rez-de-chaussée, celles du XVIIIe siècle se différencient peu de celles des siècles précédents. Dans les châteaux, elles sont voûtées de pierre pour éviter la propagation en cas d’incendie. Celles-ci se démarquent par rapport aux cuisines de château : leur plafond est constitué de poutres apparentes. Considérée comme l’élément architectural le plus original du domaine, la double terrasse comporte des arcades. La 1re donne une vue sur l’Oise et la 2de permet de voir le Vexin. Le Tournebride que l’on aperçoit en arrivant était le départ pour la traversée de la rivière et le petit pavillon chinois imitant, en moins grand, celui du parc de Cassan.
À 800 mètres du château, en longeant la rive de l’Oise, sur la commune de Mériel, vous découvrirez le moulin de Stors ou moulin Perrot (XVIe siècle).
Il a été transformé pour les Cheuvreux et les Lannes de Montebello en gentilhommière dans le style troubadour.
Chapelle byzantine
En 1832 et 1848, Marie Kapeler offre à la commune un terrain pour réaliser un nouveau cimetière pour remplacer celui entourant l’église. En 1889, les filles Kapeler offrent un terrain en vue de l’étendre. Mais elles se réservent au centre de ce terrain un emplacement de 120 m2 pour y dresser une sépulture familiale monumentale de type chapelle byzantine. La chapelle renferme les tombes des quatre membres de la famille Kapeler.
Personnages célèbres : Ils ont résidé au château
• Jean-Baptiste Léon Say (1826 – 1896), est un économiste et un homme politique français. Journaliste, il rédige de nombreux articles attaquant la gestion financière du baron Haussmann dans le « Journal des débats ». En 1869, il se lance en politique soutenu par les Cheuvreux dont il est proche parent.
• Louis-Gustave Lannes (1838 – 1907), comte puis marquis de Montebello, il fait son droit et devient un diplomate réputé des XIXe et XXe siècles. Devenu un ami intime des Romanov, Gustave de Montebello joue un rôle essentiel dans la consolidation de l’alliance franco-russe.
Il était par ailleurs le petit-fils du maréchal Gustave Lannes.
• Le grand-duc Alexis (1850 – 1908) était extrêmement francophile et il passait le plus clair de son temps en France, dont il goûtait la bonne chère. Il semble que l’expression « la tournée des grands-ducs » provienne du souvenir de ses largesses. Érudit, il faisait partie de plusieurs sociétés savantes en France.
Il demeurait dans un luxueux hôtel particulier, au 38 de l’avenue Gabriel, acheté en 1897.
De notre correspondant Daniel BADUEL
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