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Julia Bartet : une comédienne à la Belle Epoque
Du samedi 21 mai au dimanche 17 juillet, le musée Lambinet de Versailles consacre une exposition-portrait à la comédienne Julia Bartet, qui fut considérée comme l’une des plus grandes tragédiennes de son temps.
À l’occasion des vingt ans du Mois Molière, du 1er au 30 juin 2016 à Versailles, le musée Lambinet propose un « portrait par l’objet » de Julia Bartet, grande figure du théâtre français, à travers 150 œuvres. Méconnue du grand public, à la différence de sa contemporaine Sarah Bernhardt, Jeanne Julie Regnault, dite Julia Bartet (1854-1941) est une personnalité de ce que l’on a appelé a posteriori La Belle Époque, de la chute du Second Empire à l’aube de la Première Guerre Mondiale. La comédienne fut l’un des témoins privilégiés des derniers feux d’une certaine société, un monde en sursis tel que le dépeint Marcel Proust, dont la « divine » Bartet aurait été l’une des inspiratrices.
Actrice de la Comédie Française, artiste peintre et femme du monde
Fille d’un modeste employé du Louvre où elle est logée, c’est donc en voisine que la petite Julia fréquente Le Français, avec sa grand-mère. Elle fait ses premières armes au Théâtre du Vaudeville, après une année de conservatoire dans la classe de Régnier de la Brière. Elle enchaîne les succès, en interprétant les pièces des auteurs de son temps. Elle est, tour à tour, la Madame Bellamy de L’Oncle Sam de Victorien Sardou ou la Désirée d’Alphonse Daudet, dans Fromont jeune et Risler aîné. Admise à la Comédie-Française dès 1879, elle en devient sociétaire l’année suivante. Après ses débuts remarqués dans la comédie de Victorien Sardou Daniel Rochat, dans Ruy Blas de Victor Hugo et dans le rôle titre d’Iphigénie de Racine, elle est élue à l’unanimité par le comité. Actrice talentueuse et polyvalente, c’est bien grâce à Racine qu’elle connaît la gloire. En exhumant sa Bérénice, elle triomphe pendant près de trente ans et est alors considérée comme l’une des plus grandes tragédiennes de son temps. Ses costumes sont alors dessinés par Gustave Moreau et ses bijoux par René Lalique. En 1908, elle fait une saison à Londres. Douze ans plus tard et toujours au faîte de sa carrière (elle a 65 ans en 1919), elle fait ses adieux au théâtre pour se consacrer à la peinture.
Toute une époque !
Le musée Lambinet consacre à « la Divine » le rez-de-chaussée de son espace d’exposition temporaire, où sont présentées quelque 150 œuvres (mobilier, tableaux, photographies, cartes postales, manuscrits, imprimés, costumes, accessoires et bijoux). On y découvre de nombreux portraits de la comédienne, dont une encre sur papier de Jean Cocteau, mais aussi des ouvrages dédicacés, des costumes et accessoires de scène… Dans la seconde salle, c’est un coin du salon de Julia Bartet qui est reconstitué, ornée de plusieurs de ses peintures représentant son intérieur. Dans la salle du fond, un enregistrement nous fait entendre un monologue de Racine déclamé par la tragédienne, sur le ton et le tempo en vogue à la Belle Epoque, que l’on écoute en admirant des parures de scène, dont un diadème signé René Lalique. Une exposition attachante à découvrir jusqu’au dimanche 17 juillet 2016.
Photos © Corinne Martin-Rozès/Versailles in my pocket
Informations pratiques
Musée Lambinet, 54 boulevard de la Reine, 78000 Versailles
Ouvert tous les jours (sauf le vendredi) de 14h à 18h
Entrée libre
Pour les enfants, un livret-jeu est disponible gratuitement à l’accueil du musée
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