Michel Robin (1930-2020)

Publié le par lefilmdujour

Acteur de théâtre, de télévision et de cinéma, sociétaire de la Comédie-Française de 1996 à 2009, Michel Robin est décédé le 18 novembre 2020 des suites du coronavirus. Il venait de fêter son quatre-vingt-dixième anniversaire.

Entre ses débuts sur les planches dans la troupe de Roger Planchon et dans la compagnie Renaud-Barrault et sa dernière apparition sur grand écran dans le film d’anticipation Dans la brume (Roby, 2017), où il forme avec Anna Gaylor un vieux couple voisin du duo Romain Duris/Olga Kurylenko coincés dans un immeuble entouré d’un brouillard mortel, Michel Robin aura tourné dans près de 70 longs métrages pour le cinéma et autant de fictions télévisuelles.

Michel Robin dans Les Petites fugues (1979)

Habitués des seconds rôles, le comédien aura néanmoins pu montrer l’étendue de tout son talent dans quelques films où il est tête d’affiche. Dans L’Invitation (1973) de Claude Goretta, prix du Jury au Festival de Cannes, il est un modeste et timide employé de bureau qui hérite d’une superbe résidence où il invite ses supérieurs et ses collègues. Soleil et alcool aidant, les retenues d’usage vont disparaître… Dans Les Petites fugues (1979) d’Yves Yersin, il est Pipe, un valet de ferme découvrant le monde avec un vélomoteur et un appareil-photo gagné à une fête. Le film avait valu à Michel Robin le Léopard de bronze pour son interprétation au festival de Locarno.

Pierre Richard et Michel Robin dans Le Jouet (1976)

Mais sa silhouette effacée et son timbre tout en retenue sont immédiatement reconnaissables dans une multitude de rôles. Il est le curé des Invalides qui marie la fille de Pivert (Louis de Funès) dans Les Aventures de rabbi Jacob (1973) de Gérard Oury, le domestique dans Le Jouet (1976) de Francis Veber, l’homme d’affaires Bens dont la fille s’est fait enlever dans La Chèvre (1981), également de Francis Veber. Michel Robin a aussi travaillé avec Costa-Gavras (L’Aveu, 1969 ; Clair de femme, 1979 ; Eden à l’Ouest, 2008), Joël Séria (Mais ne nous délivrez pas du mal, 1970), André Cayatte (Verdict, 1974), Andrzej Zulawski (L’Important c’est d’aimer, 1974), Jacques Doillon (Un sac de billes, 1975), Claude Chabrol (Le Cheval d’orgueil, 1980 ; Le Sang des autres, 1983 ; Merci pour le chocolat, 2000), Jacques Deray (Le Marginal, 1983), Serge Gainsbourg (Stan the Flasher, 1989), Jean-Pierre Mocky (Vidange, 1997), Jean-Pierre Jeunet (Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, 2000 ; Un long dimanche de fiançailles, 2003), Benoît Jacquot (Les Adieux à la reine, 2011), Alain Resnais (Vous n’avez encore rien vu, 2011)…

Michel Constantin, Michel Robin et Jean-Pierre Marielle dans La Traque (1974)

On se souviendra aussi de Michel Robin dans La Traque (1974) de Serge Leroy où il est l’un des sept notables chasseurs lancés à la poursuite d’une jeune Anglaise (Mimsy Farmer) dans la campagne normande aux côtés de Jean-Pierre Marielle, Philippe Léotard, Jean-Luc Bidaud, Michael Lonsdale, Michel Constantin et Paul Crauchet.

Au rayon films de « bande » auxquels a participé le comédien, on citera aussi L’Hôtel de la plage (1977) de Michel Lang, Les Maris, les femmes, les amants (1988) de Pascal Thomas, Restons groupés (1998) de Jean-Paul Salomé où il forme un couple avec Antoinette Moya.

En 1990, Michel Robin avait reçu le Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour La Traversée de l’hiver, pièce de théâtre de Yasmina Reza.

Publié dans Claps de fin

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