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  • vendredi 23 décembre 2016

    L'énergie autrement avec Barnabé Chaillot

    AUJOURD'HUI, un entretien avec Barnabé Chaillot pour parler d'énergie : chauffage, électricité, etc. Des sujets peu souvent abordés ici et qui sont pourtant d'une immense importance.
    Barnabé possède un site internet ainsi qu'une chaîne Youtube sur lesquels il nous propose des tutoriels amusants et très instructifs !

    Bon visionnage !



    jeudi 1 décembre 2016

    Décembre au jardin

    CE mois-ci, Damien boucle la boucle avec cette ultime vidéo de la série Mois par mois au jardin. Au programme pour amorcer l'hiver : boutures, marcottes, divisions, plantations fruitières, semis en intérieur, etc. !
    Bonnes fêtes à tou-te-s et bonne vidéo !


    Pour soutenir Damien et la chaîne Permaculture, Agroécologie, Etc. : voir à la fin de la vidéo.
    Pour soutenir La Graine Indocile : c'est ici.

    jeudi 17 novembre 2016

    Un bon paillage vaut 235 arrosages (environ)

    CONNAISSEZ-VOUS ce dicton paysan : "un binage vaut deux arrosages" ? En effet, sur un sol travaillé et laissé à nu, mettre un coup de binette ou de houe permet de briser la croûte formée en surface par le soleil, le gel ou le battement de la pluie. Ainsi l'eau pénètre mieux et l'on arrose deux fois moins.

    Mais passer son été à biner pour arroser tous les deux jours au lieu de chaque jour, c'est tout de même beaucoup d'énergie dépensée ! Surtout quand une simple couverture du sol permet de ne presque plus arroser...


    PAILLER !

    Voilà pas mal d'années que nous vantons cette technique sans relâche, mais aucun article ne le détaillait dans ces pages. Alors allons-y !


    Un paillage conserve l'humidité dans le sol en limitant l'évaporation ; il protège la terre des brûlures du soleil, de l'érosion du vent, du tassement et du lessivage par les pluies battantes ; il limite la levée des herbes non-désirées ; et, s'il est organique, il nourrit le sol en se décomposant. Servant à la fois d'abri et de nourriture, il favorise aussi le développement de la vie souterraine qui aère, enrichit et structure le sol, attirant du même coup de nombreux prédateurs de toutes sortes, qui réguleront les populations d'éventuels ravageurs. Il est donc essentiel de ne jamais marcher sur une zone de culture pour préserver à tout prix cette vie du sol et ne pas détruire son travail de décompactage.


    Notons que, par habitude, nous utilisons le mot paillage comme un terme générique, synonyme de couverture du sol. D'aucuns préfèreront parler de paillage ou de paillis uniquement lorsqu'il s'agit de paille, et de couverture ou de mulch (anglicisme) pour les autres matériaux. Faites comme vous voulez !

    Bref, pour pailler ou mulcher, à peu près n'importe quelle matière organique est intéressante : feuilles, écorces et branchettes d'arbre, paille, laine, etc. Il est préférable d'utiliser des matières qui n'ont pas subi de traitement chimique, cela perturberait grandement la vie du sol et donc les plantations.

    Il est également possible d'utiliser des pierres ou des tuiles pour protéger le sol et le tenir au chaud. Indirectement, un couvert minéral nourrira tout de même le sol, grâce à l'activité des nombreux animaux qu'il abritera (cloportes, mille-pattes, araignées, perce-oreilles, staphylins, lézards, orvets...)


    Pour notre part, selon les cas, nous utilisons de la paille bio, le broyat résultant d'une taille d'arbre, du mulch forestier (feuilles mortes de chênes, de frênes...), ou encore tout ce que nous récupérons en débroussaillant, en taillant ou en désherbant. Les meilleurs matériaux sont en réalité ceux dont on dispose sur place ! Tous ont leurs avantages et inconvénients : plus ou moins faciles à utiliser, plus ou moins énergivores à produire, gratuits ou payants, plus ou moins résistants au vent...

    Nous avons déjà évoqué les différents mulchs utilisables dans l'article
    Qu'est-ce qu'une butte en permaculture ?


    Le meilleur exemple de l'efficacité du paillage est bien sûr celui fourni par la nature en forêt : régulièrement, les arbres perdent des feuilles, des brindilles, des branches qui couvrent tout le sol d'une épaisse litière où grouille la vie.

    Filaments de champignon dans la paille

    Ainsi, cette litière est peu à peu décomposée par les vers, les insectes, les champignons, les bactéries..., créant une couche d'humus extrêmement fertile et léger, que de nouveaux débris végétaux viennent recouvrir, etc., etc.
    Pour reproduire ce schéma sur un jardin, il suffit donc d'apporter un maximum de végétation et de la matière organique en décomposition, la seconde étant peu à peu produite par la première.


    DÉPAILLER ?

    D'aucuns recommandent de dépailler à telle ou telle période, généralement au printemps, afin que la terre se réchauffe plus vite. Cette stratégie est intéressante dans les régions où l'hiver est particulièrement rigoureux, mais attention aux gelées tardives qui pourraient fortement nuire à la vie du sol ! Pour notre part, nous faisons le choix de garder la vie du sol à l'abri en permanence, comme le fait la nature, donc nous ne laissons jamais nos zones dépaillées... sauf pour un semis direct de petites graines.

    La question revient souvent de savoir comment l'on peut semer lorsque le sol est couvert. En fait, il suffit généralement de regarder la taille de la graine : les grosses graines comme le maïs, le haricot ou la courge traversent 10cm de paillage sans problème (et même 20cm pour la fève). Par contre, pour semer en direct des carottes, radis, laitues, etc., on est forcé de dépailler le temps que ça pousse. On peut tout de même "saupoudrer" un paillage extrêmement léger qui ne gênera pas le semis et protègera un minimum le sol.

    On a un peu poussé la paille
    pour semer de la moutarde.


    L'ARROSAGE

    Au printemps, l'épaisseur de la couverture est donc assez variable. Il est même possible de rajouter de la matière régulièrement au fur et à mesure que les plantations poussent. Des arrosages plus ou moins réguliers sont donc nécessaires (en fonction des pluies), pour les jeunes semis et les plants nouvellement transplantés.
    Mais fin-juin début-juillet, lorsque la plupart des plantes potagères d'été ont bien grandi, nous rajoutons du paillage sur tout le potager jusqu'à atteindre, par exemple pour de la paille céréalière, au moins 20cm d'épaisseur. Et dès lors, nous n'arrosons plus le potager que toutes les 2 ou 3 semaines... s'il ne pleut pas, car s'il pleut régulièrement, nous n'arrosons plus de toute la saison !

    Précisons que ces arrosages peu fréquents sont, par contre, relativement abondants, à raison d'un arrosoir (15L) pour 3 ou 4 plantes, afin d'aider les racines à plonger profondément et à gagner en autonomie.

    En 2016, l'été exceptionnellement sec a nécessité que nous arrosions certaines zones tous les dix jours.

    Votre chien consomme trop d'eau ? Paillez-le !


    LE COMPOSTAGE DE SURFACE

    Un autre avantage important du paillage est que l'on peut aussi y enfouir de la matière organique fraîche, comme la tonte d'un chemin, la fauche d'un engrais vert ou du fumier. Ces matières riches en nutriments ainsi abritées se compostent directement aux pieds des cultures et nourrissent le sol, au lieu de sécher au soleil et de perdre une grande partie de leur richesse dans l'atmosphère.
    De la même manière, on peut enrichir son sol tout au long de l'année en déposant ses épluchures de cuisine çà et là sous le mulch.




    PATIENCE...

    Cette belle couverture humide offerte au sol contente un grand nombre de petits animaux, et parmi eux les limaces ! D'innombrables stratégies plus ou moins contraignantes sont alors mises en œuvre par les jardiniers-pailleurs, pour freiner, piéger, noyer les mollusques voraces.
    Là encore, nous faisons le choix de faire confiance à la nature.
    Car un sol couvert et riche de vie fait aussi le bonheur des carabes, des staphylins, des lézards, des rongeurs... qui, eux, savent parfaitement réguler les limaces, du moment qu'on les laisse faire.

    Pour en savoir plus sur le jardinage avec les limaces (plutôt que contre) :
    Des nuisibles ?
    Les carabes


    jeudi 3 novembre 2016

    Novembre au jardin

    CE mois-ci, Damien nous propose de profiter de l'hiver pour faire un bilan de l'année et nous projeter sur l'avenir, mais pas seulement, car c'est le moment de planter des arbres fruitiers et pas mal d'autres choses ! Dans cette vidéo, il sera aussi question de marcottage, de paillage, de cueillette sauvage, et de l'intérêt de préserver les herbes hautes sèches au jardin.
    Bon visionnage !


    Pour soutenir Damien et la chaîne Permaculture, Agroécologie, Etc. : voir à la fin de la vidéo.
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    lundi 31 octobre 2016

    La permaculture humaine : kézako ?

    COMME pour la permaculture tout court, chacun a sa propre définition de la permaculture humaine, et choisit de mettre l'accent sur les sujets qui lui font écho. Chez La Graine Indocile, quand nous évoquons la permaculture humaine, nous parlons des relations qu'a l'Homme avec lui-même et les personnes qui l'entourent.

    PERMACULTURE ET HUMANISME

    Partons de l'éthique de la permaculture :
    • prendre soin de la Terre,
    • prendre soin de l'Homme,
    • produire l'abondance et partager.

    Il est vrai que l'on parle souvent de la permaculture appliquée au jardin ; on explore trucs et astuces pour tenter de devenir maîtres dans l'art de transformer nos « déchets » en ressources (toilettes sèches, compost, récup' en tout genre, etc.). Mais imaginons que l'on n'arrive pas à s'entendre avec nos voisins, ni même avec notre entourage... Ne pourrait-on pas aussi composter les « déchets » de nos relations, et les transformer en ressources pour une meilleure communication ? Donner de la cohérence à tout cela ?

    De même que pour la permaculture au jardin, nous choisissons ici (et très souvent d'ailleurs !), de ne pas donner une liste exhaustive de « bonnes » ou « mauvaises » pratiques. Il s'agit de comprendre la philosophie qu'il y a derrière les mots permaculture humaine et d'utiliser librement les techniques qui sont à notre disposition. Mais dans quel but utiliser des outils de communication ? L'idée n'est pas d'amener l'autre à faire ce que l'on veut, mais plutôt d'essayer de se relier à l'autre pour mieux le comprendre, et pouvoir ensuite coconstruire, ensemble.


    Il est intéressant de faire le parallèle entre la permaculture et le mouvement humaniste. Ce que l'on retient de ce mouvement culturel et philosophique est qu'il a profondément confiance dans la nature humaine, qui tend selon lui vers une société idéale où chaque individu exploiterait son potentiel au service de lui-même et par conséquence du collectif. Stimulé par ses connaissances et sa curiosité, l'humaniste cherche à acquérir une certaine forme de sagesse, où son épanouissement coïncidera avec l'épanouissement des autres ; la thèse implicite pouvant être qu'un individu ne sera pleinement heureux que si son entourage l'est aussi.


    RESPONSABILITÉ ET BESOINS

    Carl Rogers

    Publication originale : Didius
    CC BY SA

    Carl Rogers, psychologue humaniste, donne une définition de la responsabilité qui nous paraît intéressante pour illustrer nos propos : « C’est la capacité d’un individu à se prendre en charge, à s’assumer et à se réaliser le plus entièrement possible. Être responsable c’est exercer le pouvoir sur notre vie en acceptant les conséquences de nos actes, de nos paroles, de nos silences, de nos gestes et de nos choix ; en cherchant en nous la source de nos malaises et de nos joies, de nos échecs et de nos réussites, de nos problèmes et de leurs solutions ; en ne laissant pas le passé nous tirer en arrière et limiter l’exploitation de nos potentialités présentes ; en travaillant à nous changer nous-mêmes plutôt que de blâmer les autres, de les juger, de les critiquer, de les contrôler et d’essayer de les changer quand ils sont déclencheurs de nos inconforts et de nos malaises ; en refusant de laisser aux autres le pouvoir de nous tenir responsable de leurs difficultés, de leurs émotions et de leurs besoins non satisfaits. [...]
    » Quand on a intégré la notion de responsabilité, on ne subit plus les autres et on ne subit plus les événements de la vie ; on développe progressivement une tendance à l’action qui nous devient naturelle et grâce à laquelle on connaît la libération intérieure, le succès et la satisfaction. »

    Être responsable, c'est aussi avoir conscience de ses propres besoins. Ce sont ici les besoins fondamentaux, dont, entre autres : les besoins physiologiques (manger, respirer, dormir…), le besoin de sécurité, le besoin psychologique (mon rapport à moi-même, me sentir en accord avec mes valeurs), le besoin social (besoin d'appartenance, de reconnaissance, etc.), ou encore le besoin de réalisation (pouvoir m'épanouir et me réaliser entièrement).


     
    La pyramide des besoins, d'après Abraham Maslow


    Donc pour transformer ses relations avec les autres, il est intéressant de commencer par soi. Chacun a son histoire, son vécu, ses ressources ou ses difficultés. Il peut être important de soigner ses blessures intérieures, de s'assumer, de se connaître. Chacun peut identifier ses besoins, ses limites, ses sentiments, ses émotions. Si l'on arrive à cultiver de l'empathie envers soi-même, on peut sortir du jugement et il est possible de porter enfin un regard bienveillant sur soi, acceptant ce qui nous limite. Il est donc plus facile de prendre soin de soi quand on en ressent le besoin, pour ensuite se donner les moyens de s'épanouir.
    De nombreux outils de développement personnel existent, à chacun le soin de choisir le(s) sien(s). Voici une petite liste quand-même (bien entendu non exhaustive et totalement subjective !!!) : les accords toltèques, la méditation, le do in, le yoga, le shiatsu, le qi gong, le tai chi, les pratiques taoïstes, etc.


    CONFLITS ET COOPÉRATION

    Que se passe-t-il dans une situation conflictuelle ?

    Une piste intéressante peut être de se pencher sur les travaux de Marshall B. Rosenberg, qui a développé ce qu'on appelle la Communication NonViolente ou CNV, souvent évoquée en permaculture. Il a défini un processus en quatre étapes permettant de sortir du discours de jugement, de comparaison, qu'on apprend selon lui depuis notre plus tendre enfance. Il développe ce qu'il nomme « la communication qui nous relie à la vie » : elle s'appuie sur ce qui se passe en nous-mêmes – et non sur notre jugement de ce qui se passe chez l'autre. Cela permet de se laisser surprendre par l'autre, et d'entrer en empathie avec lui. Nous vous laissons découvrir plus en détails cette approche, si cela vous intéresse.

    Après avoir appris à mieux gérer les conflits, pourquoi ne pas s'essayer à des outils d'organisation collective ?
    Ben oui, tout ça, ça donne envie de faire des choses ensemble car, comme dit le proverbe africain: seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin, et certainement plus longtemps !
    Encore faut-il se servir des moyens qui le favorisent... Bonne nouvelle : il en existe des tas !!!
    L'idée est de sortir de la vision compétitive, au profit d'une vision plus coopérative. On échange le « ou » par le « et ». Au lieu de se demander qui arrivera là-bas en premier, pourquoi ne pas se poser la question : comment utiliser au mieux nos différences pour y arriver ensemble ?!
    La liste des méthodes existantes serait trop longue, et d'autres articles viendront bientôt pour en détailler certaines. Mais pour les curieux, voici quelques pistes à explorer : les cercles de parole, le mandala holistique, la prise de décision au consensus, l'élection sans candidat, les six chapeaux de Bono, le forum ouvert, le bocal à poissons, la sociocratie, l'holacratie... et on en passe.


    Ne nous arrêtons pas en si joyeux chemin, passons à l'étape d'après : pourquoi ne pas réfléchir à une organisation sociale et politique de notre territoire où chacun reprendrait sa citoyenneté en main et serait acteur des décisions ? Réfléchir à notre Constitution ? Réfléchir à notre système de frontières (les biorégions), d'échelle (nationales, locales, communautaires) ?

    Nous savons bien qu'un monde où tout le monde s'entendrait bien et aurait les mêmes points de vue n'existe pas. Mais peut-être peut-on essayer d'accueillir les différences avec bienveillance et tenter de les regarder de manière à les trouver riches et constructives...
    Il arrive que l'on se retrouve face à des situations conflictuelles ; elles font partie de notre chemin. À nous de les composter pour en faire un beau terreau fertile riche d'idées.
    Peut-être nos différences font-elles que notre coopération n'ira pas plus loin. Dans ce cas, ces outils nous permettront de comprendre pourquoi, et de faire nos choix sans regret ni frustration. Dans tous les cas, ces différences nous permettront d'explorer de nouvelles pistes et d'enrichir nos axes de réflexion.

    Ça donne envie, non ?


    POUR ALLER PLUS LOIN...

    Développement personnel (CNV, accords toltèques, éducation) :
    Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)
    Lucy Leu, Manuel de Communication NonViolente
    Don Miguel Ruiz, Les quatre accords toltèques
    Carl Rogers, Liberté pour apprendre
    André Stern, ... Et je ne suis jamais allé à l'école

    Tao, Zen, etc. :
    Tsai Chih Chung, Confucius, le message du bienveillant
    Huang-Di Nei-Jing : classique interne de l'Empereur Jaune
    Thích Nhất Hạnh, La plénitude de l'instant

    Outils d'organisation collective :
    Robina McCurdy, Faire ensemble.
    Université du Nous, Ses outils [en ligne]

    etc. !

    mercredi 26 octobre 2016

    Opération jardinage à Bras

    LE 23 octobre, nous avons animé une "opération jardinage" dans le centre de Bras (83), en partenariat avec la mairie. Avec le concours des quelques habitants et visiteurs (et de pas mal d'enfants !) qui ont osé braver le temps pluvieux, les olives de la place Bonnaud ont été récoltées et partagées.


     


    Puis nous avons planté des aromatiques, des plantes à petits fruits, des fèves et de l'ail, dans six jardinières nouvellement installées.





    Nous remercions la mairie de Bras pour sa confiance, Anne et Cécile pour avoir initié le projet, l'équipe du service technique, toutes les personnes présentes bien sûr, et Laetitia de la pépinière Terres de Sita pour les chouettes plants qu'elle a su nous proposer !

    En voici la liste, pour les futurs cueilleurs curieux :

    Agastache des rochers
    Casseillier 'Josta'
    Estragon du Mexique
    Fraisiers 'Blanche des Bois'
    Fraisiers 'Cirafine'
    Framboisier jaune 'Fall Gold'
    Framboisier rouge 'Heritage'
    Groseillier rouge 'Junifer'
    Groseillier blanc 'Versaillaise Blanche'
    Groseillier rose 'Gloire Des Sablons'
    Groseillier à maquereaux 'Captivator'
    Herbe à curry
    Menthe fraise
    Menthe orange
    Ronce sans épine 'Thornless Evergreen'
    Santoline
    Sarriette
    Sauge pourpre


     


    On peut transformer les espaces publics (à commencer par devant chez soi !) en lieux nourriciers, dont les récoltes appartiennent à tout le monde et à personne à la fois. C'est le principe des Incroyables Comestibles qui se répandent partout dans le monde.

    Espérons que les Brassois s'approprient l'entretien et les récoltes de ces nouveaux bacs... et que ce ne soit qu'un début !

    jeudi 20 octobre 2016

    Conférence : le monde mystérieux de l'arbre

    LES 15 et 16 octobre 2016 avaient lieu la Fête de la Forêt, à Tourves (83), un événement organisé par un collectif d'associations locales : Bzzz, Jardin de Reliance, Naturellement, Les Trésors de Tourves, Topase, les Colibris et la LPO PACA.
    On y retrouvait stands, animations, conférences, balades et pro­jections, pour une meilleure con­naissance des forêts locales et des menaces qui pèsent aujourd'hui sur elles, notamment leur surexploitation à des fins énergé­tiques par les centrales à biomasse de Brignoles (83) et Gardanne (13).

    Lors de ce week-end, La Graine Indocile proposait une conférence de Damien Dekarz, intitulée Le monde mystérieux de l'arbre, et dont nous avons le plaisir de vous livrer l'intégralité en vidéo !




    Un grand merci à toutes les personnes qui ont fait cet événement,
    par leur implication ou leur présence !

    vendredi 30 septembre 2016

    Octobre au jardin

    ENTRE les semis et plantations, octobre est un mois propice pour prospecter dans les pépinières en vue de l'hiver et préparer le potager pour le printemps à venir. Dans cette vidéo, Damien aborde aussi la récolte de courges et de tomates en fin de saison et, vous l'aurez deviné, les plantes sauvages comestibles !


    Pour soutenir Damien et la chaîne Permaculture, Agroécologie, Etc. : voir à la fin de la vidéo.
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    jeudi 29 septembre 2016

    Les moustiques - Culicidae

    À n'en pas douter, le moustique est la bestiole la moins aimée de notre chère humanité éclairée. Il ne peut même pas se vanter de nous rendre phobique, comme la noble araignée ou la guêpe. Il se partagerait bien le podium avec la mouche, sauf qu'elle n'a pas l'outrecuidance de nous provoquer ces piqûres et démangeaisons désagréables. Certains scientifiques vont jusqu'à plaider que l'éradication des moustiques, au fond, ne changerait pas grand-chose dans nos écosystèmes...
    On l'aura compris, ils ne servent à rien. Si ce n'est à nous nuire, puisqu'ils se font surtout connaître pour leur rôle de vecteur d'agents pathogènes transmissibles à l'être humain. Mais qu'est donc bien venue faire cette bestiole dans la biosphère ?


    On a l'habitude de dire le moustique, la mouche, etc. En réalité, il en existe des milliers d'espèces. Pour faire un portrait un peu plus fin de ce diptère, la famille des Culicidés comporte plus de 3500 espèces répertoriées dans le monde, dont 200 piquent les animaux à sang chaud ou froid. Ils sont présents partout (sauf en Antarctique), dès qu'il y a un peu d'eau douce ou saumâtre stagnante. Mais les plus fortes densités sont en zone tropicale, puisque la température influence la durée de croissance (10 à 15 jours, c'est efficace pour renouveler les générations).

    Alors si l'on a besoin d'une approche utile / nuisible pour se convaincre encore de la nécessité de favoriser la plus grande biodiversité, voici des rôles moins médiatiques du moustique, qui peuvent intéresser l'homme (en vue de se nourrir par exemple ?)...


    PAS DE MOUSTIQUE, PAS DE CHOCOLAT !

    Tous les moustiques adultes ont principalement besoin d'eau et de sucre pour vivre, ils sont nectarivores. Seules les femelles de certaines espèces, après la fécondation et pour porter leurs œufs à maturité, ont besoin d'un apport en protéines qu'elles trouvent dans le sang des animaux. Les moustiques, sous leur forme aérienne adulte, ont donc en premier lieu un rôle de pollinisateur dans les écosystèmes.

    Là encore, la popularité n'étant pas au rendez-vous avec notre ami, leur « travail » dans ce domaine n'est pas très bien connu. Comme pour les autres diptères, ils jouent proba­blement un rôle majeur pour la pollinisation des petites fleurs, peu attractives pour les gros pollinisateurs.

    Cela est mieux connu pour le cacaoyer – qui produit des fruits dont on se préoccupe beaucoup – et qui dépend majoritai­rement de la pollinisation animale. Sa fleur est toute petite (1cm de long comme de large) et très tortueuse, si bien que seuls de petits insectes peuvent y pénétrer pour chercher le nectar et participer à la pollinisation, dont les moustiques en grand nombre sous les tropiques, aux côtés des fourmis.


    Fleur du cacaoyer
    (Theobroma cacao)

    Photo : Domste - CC BY-SA 3.0


    UNE PROIE DE CHOIX QUI NETTOIE

    Le moustique évolue selon 4 stades de développement, 3 aquatiques et 1 aérienne :

    1. l'œuf  -  2. la larve (qui mue plusieurs fois)  -  3. la pupe  -  4. l'imago
     Photos : domaine public

    La larve se nourrit de petits organismes présents dans l'eau (algues, bactéries, débris végétaux...) et est donc détritivore, elle nettoie. Elle contribue avec les autres formes de vie à l'épuration des eaux stagnantes. Elle peut filtrer jusqu'à 2 litres d'eau par jour.

    La larve fournit elle-même, par ses propres déchets, de l'azote naturellement disponible pour les plantes aquatiques. Elle est une nourriture abondante pour les larves de libellules et d'agrions, pour les dytiques, les poissons... De même que l'adulte est une importante source de nourriture pour de nombreux animaux : des arthropodes (araignées, mantes religieuses...), des poissons, des batraciens (grenouilles, crapauds), des sauriens (lézards, geckos), des oiseaux (hirondelle, martinet...), des chauve-souris...
    Sa présence en tant que proie est essentielle à l'équilibre de nombreux biotopes, en parti­culier ceux de type marécageux que nous connaissons bien dans le Sud de la France.

    Ce n'est pas un hasard si le moustique est l'une des formes de vie les plus productives en terme de multiplication. Par leur nombre considérable, les milliards de moustiques permettent de transférer une importante quantité de matière organique des milieux aquatiques aux milieux terrestres. Les larves de moustiques s'alimentent de très petites particules dans les eaux stagnantes, puis se transforment en moustiques adultes qui sont dévorés par divers prédateurs terrestres ou aériens. Toute cette biomasse vient enrichir la vie entière.



    C'EST LA LUTTE INFINIE...

    Mais voilà, les désagréments que nous connaissons dans nos contrées justifient, depuis de longues années déjà, la diffusion dans nos maisons de produits chimiques dont on ne connaît pas grand-chose, en serpentins à brûler, en pshitt pshitt à étaler, en plaquettes à brancher sur les prises électriques, etc., etc. Alors que soit dit en passant, constituent un rempart simple et efficace les moustiquaires ou les odeurs fortes de plantes qui les repoussent (citons, en-dehors de la citronnelle, la mélisse, les menthes fortes, le géranium odorant, l'eucalyptus citronné, le basilic à petites feuilles, le thym citron...). Et quand vous êtes piqués, n'oubliez pas le plantain !

    Grand plantain (Plantago major)

    Froissez ou mâchez une feuille de plantain pour en extraire le "jus", puis appliquez en massage sur la piqûre pour stopper la démangeaison.

    Ces désagréments deviennent tout à fait inacceptables lorsqu'ils influent sur l'activité économique et touristique de toute une région, et nécessitent pour le coup de bien plus gros moyens de lutte. Nous ne nous attarderons pas trop sur les opérations de démoustication qui ont lieu sur la côte méditerranéenne : drainage de zones humides, épandages de deltaméthrine (extrêmement toxique pour les poissons, les invertébrés d'eau douce, de nombreux insectes dont les abeilles) et épandages de Bacillus thuringiensis var. israelensis (reconnus toxiques pour d'autres espèces de diptères ; plusieurs études américaines ont montré une concentration progressive de Bt dans les cours d'eau et un impact croissant sur divers organismes aquatiques). Ces méthodes non-sélectives sont irréfléchies ; elles déséquilibrent les écosystèmes, déciment de nombreux insectes, réduisant du même coup et de façon alarmante les populations de prédateurs (affamés ou empoisonnés) : hirondelles et autres passereaux, libellules, araignées, chauve-souris... Quant au moustique, sa méthode de reproduction rapide et massive lui permet de s'adapter très vite à toutes sortes de situations, de développer des résistances aux poisons déversés et surtout, privés de bon nombre de ses prédateurs, de pulluler comme jamais.

    Pire encore, certains chercheurs camarguais pensent que les épandages répétés ont affaibli les moustiques locaux, pas bien dangereux pour l'homme mais fortement concurrentiels pour leurs cousins exotiques. De là à penser que les épandages ont contribué à la conquête par un nouveau venu de nos milieux, il n'y a qu'un pas.

    Et donc le voilà, Aedes albopictus, le fameux moustique-tigre venu d'Asie, plus « agressif » et vecteur de maladies. 

    Alors on passe au cran supérieur : un peu partout, mairies et conseils généraux distribuent des plaquettes de prévention censées nous enseigner comment éradiquer les moustiques en supprimant toutes les eaux stagnantes. Ces plaquettes et la plupart des sites internet tolèrent tout de même les bassins d'agréments, s'ils contiennent des poissons rouges et s'ils sont « régulièrement entretenus ».

    Assèchement et épandages meurtriers, il est donc toujours convenu que la seule manière de régler un déséquilibre environnemental est de se battre sans relâche ni espoir de victoire contre la nature. 


    Le moustique-tigre est souvent confondu avec d'autres espèces, mais il est facilement identifiable grâce à son vol lent : de petite taille, son corps est noir avec une ligne longitudinale blanche sur le dessus du thorax et de la tête, et des rayures blanches sur les pattes. Ses ailes noires ne comportent pas de taches.

    Photo : Snowyowls - CC BY-SA 2.5

    Sans oublier que supprimer un vecteur de maladies ne revient pas à supprimer la maladie elle-même. Car nous avons passé sur les manipulations génétiques qui se profilent pour empêcher la reproduction de ces individus, mais une fois le « problème » éradiqué qui sait qui viendrait prendre le relais ?


    LE STIQUE-MOU, NOTRE AMI

    Pour notre part, au jardin associatif de La Graine Indocile, notre solution face au moustique a été la même que pour tous les autres « nuisibles » : nous laissons la nature s'en occuper.

    Notre seule action a été, en 2010, de créer une mare naturelle sur le terrain. Aujourd'hui, ce plan d'eau entouré de hautes herbes, de tas de pierres et de jeunes arbres est devenu un habitat de choix pour une faune chaque année plus importante, parmi lesquels de nombreux mangeurs de moustiques.

    Car si ces derniers se reproduisent rapidement, c'est surtout parce que, naturellement, leur population est largement contrôlée par tous les prédateurs listés plus haut.

    Chaque année depuis sa création, cette mare naturelle qui borde le terrain s'enrichit de nouvelles espèces (et il va sans dire que cette population grandissante n'existerait pas dans un bassin régulièrement nettoyé à grands coups d'épuisette !).

    Alors pour qu'une larve de moustique atteigne l'âge adulte dans notre mare, il lui faut déjà survivre aux insectes aquatiques carnivores, aux grenouilles, aux poissons, aux oiseaux pêcheurs... Une fois adulte, il faut encore esquiver les toiles d'araignées et les libellules, puis les martinets et les chauve-souris qui chassent au-dessus, les lézards tapis dans les herbes... Autant vous dire qu'il n'y en a pas beaucoup pour venir nous piquer !

    Grâce à plusieurs autres petits points d'eau éparpillés sur le terrain, libellules et demoiselles osent s'aventurer assez loin de la mare pour chasser. Vers le centre du terrain, une seconde grande mare est en cours de creusage pour, entre autres raisons, multiplier les prédateurs dans les cultures et les zones où l'activité humaine est la plus importante.




    Bref, pardon de contredire toutes les campagnes officielles de prévention, mais à notre avis la solution simple et durablement efficace pour « contrôler » le moustique, c'est encore et toujours de favoriser la biodiversité partout où il se répand.

    Préservons les zones humides sauvage.
    Créons des mares, des abris, des nichoirs, des abreuvoirs...
    Et laissons la nature un peu tranquille !


    En lien avec cet article :
    Des nuisibles ?
    La zone sauvage du jardin du Grand Jas



    Cliquez pour dérouler les sources

    mercredi 28 septembre 2016

    Hommage à Bill Mollison

    NÉ le 4 mai 1928 à Tansley en Tasmanie (Australie) et récemment décédé, le 24 septembre 2016, Bill Mollison nous aura laissé un bel héritage. Cofondateur du concept de permaculture, il a œuvré une grande partie de sa vie à son développement pour essaimer ses convictions et partager le fruit de ses travaux.

    Chez La Graine Indocile, on aime bien ses principes, souvent appelés principes mollisoniens, que l'on essaie d'appliquer le plus possible :

    « Travailler avec la nature plutôt que contre elle »
    Cela paraît évident, mais souvent, on lutte en permanence contre certaines herbes pionnières qui reviennent chaque année, les fameuses « mauvaises herbes », mais en y regardant de plus près, on se rend compte que ces herbes en question ont des vertus médicinales, sont comestibles, vivent en synergie avec toute une microfaune du sol, protègent et participent à la transformation et l'aggradation du sol, etc.

    « Le problème est la solution » 
    Voir le verre à moitié vide ou à moitié plein... Tout est une question d'angle de vue : mon problème de chardons dans mon potager est une solution à mon manque de phosphore dans mon sol. En prenant du recul, on entrevoit une infinité de possibles.

    « Faire le moindre changement pour le plus grand effet » 
    C'est une question d'efficacité, encore une manière d'économiser de l'énergie.
    Un exemple ? Les toilettes sèches. On nous parle de problème de fertilité des sols, d'un accès à l'eau potable de plus en plus difficile, de l'énergie dépensée pour traiter nos eaux vannes... Mais en changeant une de mes habitudes quotidiennes, je transforme un déchet en ressource par la création d'un compost, je diminue ma consommation d'eau potable (en moyenne, 36 litres d'eau potable utilisés pour la chasse par jour et par personne en France !), et cette quantité d'eau n'ira plus encombrer les stations d’épuration pour être traitées. Il est vrai qu'en France, sur ce domaine-là, le plus difficile pour franchir cette étape est la barrière psychologique.

    « Les seules limites sont celles de notre imagination » 
    Là aussi, une fenêtre s'ouvre sur un univers de possibles qui fait appel à notre créativité. Certains pensent que l'autonomie alimentaire n'est possible qu'à la campagne. Que nenni ! Cette vidéo de Bill Mollison sur la permaculture urbaine en est aussi un bel exemple !


    « Tout jardine ou a un effet sur son environnement » 
    On fait partie d'un tout et tout est en interaction dans le même système. Porter notre regard sur ces interactions nous ouvre de nombreuses possibilités et nous aide à développer notre créativité. Même une simple pierre ; oui oui ! Laissez-là quelques jours sur le sol, et vous verrez bien vite toute une faune se développer dessous, et transformer peu à peu le sol.

    « Chaque élément du système doit remplir plusieurs fonctions » 
    En effet, on voit souvent un prunier comme une simple usine à faire des fruits. Mais si l'on y regarde de plus près, ce bel arbre remplit plusieurs fonctions : il me fait de l'ombre, de l'humus, du mulch, il ravit mes yeux aux différentes saisons, il me procure du bois, il offre le gîte et le couvert pour les animaux, il peut être un tuteur pour un kiwi, etc. Et la limite à ses fonctions n'est due qu'à celles de mon imagination !

    « Chaque fonction doit être remplie par plusieurs éléments » 
    Par exemple, pour me nourrir, si je diversifie les sources de mon alimentation, je vais augmenter la résilience de mon système. Je peux manger les œufs de mon poulailler, les légumes de mon potager, les fruits de mon verger, me servir un peu à l'A.M.A.P. locale, échanger avec mon voisin... Ainsi, si l'une de ces sources est amenée à avoir une baisse de production, liée par exemple à un problème climatique (gelée tardive sur mes fruitiers en fleurs), j'ai encore des ressources pour m'alimenter !


    A Bill Mollison,
    qui nous a profondément inspiré et qui en inspirera tant d'autres,
    pour que continue à perdurer ses travaux, que chacun puisse se les approprier,
    inventer et créer ce monde dans lequel nous souhaitons vivre ensemble.

    mercredi 7 septembre 2016

    Les rencontres nationales de permaculture 2016

    LES rencontres permacoles 2016 se sont déroulées du 21 au 28 août, à Montpezat-sous-Bauzon (07). Elles étaient accueillies par La Messicole (Anne Lacour et Steve Read), et coorganisées par Brin de Paille, l'Université POPULAIRE de Permaculture (U.P.P.) et Générations Futur.

    Une partie de La Graine a eu le grand plaisir de vivre des jours intenses sur cet événement qui fleurait bon l'autogestion et le partage, dans la vie quotidienne comme sur les nombreuses activités proposées par les participants : construction de murs en pierres sèches, tournure sur bois, enduits terre, ateliers rocket-stove, conférences, témoignages, tables rondes, ateliers enfants, stands d'information, sorties naturalistes, bœufs musicaux, jeux, baignades, randonnées, cours de danses, d'arts martiaux, massages, réflexion collective sur l'évolution de la permaculture, spectacles, projections, Assemblées Générales de Brin de Paille et de l'U.P.P., réunion des correspondants locaux... et nous en oublions !

    Mais laissons plutôt la parole aux organisateurs.. Voici donc une petite vidéo qui, nous l'espérons, vous donnera envie de rejoindre ce type d'événements et de réseaux :




    La liste serait trop longue ou incomplète,
    alors un très grand merci à tous ceux et celles
    avec qui nous avons eu la joie
    de passer un moment sur ces Rencontres.

    Et à très bientôt !

    vendredi 2 septembre 2016

    La permaculture est-elle viable économiquement ?

    CETTE question nous est régulièrement posée : à notre avis, la permaculture est viable économiquement ?
    Nous devons tout d'abord dire que la formule se mord un peu la queue, attendu que la création d'une permaculture, c'est-à-dire d'une culture soutenable, passe nécessairement par la mise en place d'une économie soutenable.

    Donc réponse courte : oui, nous pensons qu'une économie soutenable est viable économiquement !

    Comme pour tous les autres domaines (habitat, alimentation, énergies, etc.), la permaculture prône une économie respectueuse de tous les humains et de la planète dans son ensemble, une économie basée sur l'autonomie et l'entraide, et non sur l'épuisement des ressources et l'asservissement des peuples. D'un point de vue pratique, il s'agit de privilégier une économie de circuits courts et d'échanges directs, par exemple par le WWOOFing, la création de monnaies locales, de marchés de producteurs, d'AMAPs, le troc, le covoiturage...

    Mais bien souvent, la question cachée derrière la première est : peut-on vivre de la vente de produits générés par une ferme en permaculture ? Alors oui, de nombreux producteurs y parviennent. Leur production est généralement très variée pour un meilleur équilibre écosystémique et, par conséquent, un meilleur équilibre économique : face à un ravageur, une maladie ou une météo difficile, une ferme qui produit des fruits, des légumes, des œufs, de la viande, des champignons, du miel, des aliments transformés (bocaux), etc., ne perdra qu'une partie de ses revenus. Elle est ainsi beaucoup plus résiliente qu'un producteur en monoculture condamné à dépendre des indemnisations.
    Même s'il y a mille façons de faire, le plus gros du travail est généralement à fournir les premières années puisque l'idée est de créer un système quasiment autonome. Pour faciliter le démarrage, on peut solliciter l'aide de volontaires le temps de l'installation, par le biais de financements participatifs, de chantiers collectifs, grâce à l'échange avec des stagiaires, des WWOOFers, etc. La création d'un tel lieu peut obtenir le soutien de nombreuses personnes, en particulier si la dimension pédagogique est prise en compte, car de plus en plus de monde cherche à se former sur l'écohabitat, le jardin naturel, l'autonomie énergétique, les outils d'organisation collective, etc. Par la suite, la ferme demandera moins de travail et, à surface égale, produira plus qu'une ferme conventionnelle.

    Pour rester dans le domaine agricole, rappelons que l'agriculture communément pratiquée dans notre pays n'est pas du tout viable économiquement. De plus en plus dépendants des énergies fossiles, des pesticides, des engrais et des subventions, bon nombre d'agriculteurs s'en sortent à peine, tandis qu'une poignée de gens s'enrichissent à outrance : les banques bien sûr, les compagnies pétrolières, l'industrie phytosanitaire qui, au passage, brevète les semences, mais aussi quelques très gros céréaliers qui captent l'essentiel des subventions européennes.
    Il n'y a rien de viable là-dedans, et moins encore si l'on s'intéresse à l'ensemble du système : où et comment sont extraits et transformés les composants des produits chimiques et des machines ? Qui les fabrique et dans quelques conditions ? Quelle énergie est dépensée pour les fabriquer, les transporter, les stocker, et les utiliser ? Comment sont-ils recyclés ? Rappelons qu'en tenant compte de tous ces facteurs, l'agriculture industrielle dépense en moyenne quinze calories pour en produire une. L'un des objectifs principaux d'une production en permaculture étant d'inverser complètement cette tendance, elle devient forcément infiniment plus "viable".

    Une multitude de micro-fermes autonomes, cela signifie une multitude de petits producteurs, donc des créations de richesses et d'emplois localement, des circuits courts rendus solides par le tissage de réseaux et la création de monnaies locales...
    Il ne s'agit donc pas de remplacer des techniques polluantes et énergivores par des techniques écologiques, mais plutôt de remplacer un modèle inefficace par un qui fonctionne durablement.

    Rappelons au passage que dans une ferme en permaculture, les humains aussi tendent vers l'autonomie, ce qui passe nécessairement par l'adoption d'un mode de vie plus sobre, et donc vers un besoin d'argent de moins en moins important, grâce à l'autoproduction d'aliments, d'énergie, de matériaux de construction, voire d'outillage et de jeux, au recyclage (compost, phytoépuration, récupération...), mais aussi grâce à des moyens d'échange alternatifs ou à la simple entraide.

    Car, ne l'oublions pas, "faire de la permaculture" ou "être permaculteur" ne signifie pas nécessairement produire des fruits et légumes !
    De nos jours, beaucoup choisissent de devenir formateurs, conseillers ou designers, afin de promouvoir la permaculture en général, un domaine en particulier ou une technique bien précise.
    Nous constatons avec joie que la demande aussi croît sans cesse et il nous semble que, dans cette transition que nous vivons, c'est une bonne façon de partager ses connaissances et ses expériences tout en payant les factures.

    Il n'est donc même pas nécessaire de jardiner, surtout si l'on fait partie d'un collectif où l'on échange volontiers les productions, les ressources et le temps libre. Ainsi, des milliers de métiers peuvent être exercés en permaculture, que ce soit dans l'agriculture, l'enseignement, l'artisanat, la santé, l'urbanisme, les technologies, les sciences, etc.
    Pour chacun de ces domaines, il suffit de se demander comment pratiquer un métier qui prenne à la fois soin des humains et de la planète, tout en favorisant le partage.

    Fastoche, non ?

    jeudi 1 septembre 2016

    Septembre au jardin

    EN septembre, de nombreux semis et plantations sont de nouveaux possibles pour bien remplir le potager d'automne et d'hiver. Dans cette vidéo, Damien nous parle aussi d'une manière naturelle et efficace de gérer les maladies et, comme chaque mois, de plantes sauvages comestibles !


    Pour soutenir Damien et la chaîne Permaculture, Agroécologie, Etc. : voir à la fin de la vidéo.
    Pour soutenir La Graine Indocile : c'est ici.

    lundi 1 août 2016

    Août au jardin

    POUR ce mois d'août, Damien nous parle récoltes de légumes et de semences, semis pour l'automne, préservation de la biodiversité, plantation de noyaux, boutures de persistants et, encore et toujours, plantes sauvages comestibles !


    Pour soutenir Damien et la chaîne Permaculture, Agroécologie, Etc. : voir à la fin de la vidéo.
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    mercredi 27 juillet 2016

    Le jardin du Grand Jas (chanson semi-poétique)

    AU gré des gens et des projets, notre petit jardin évolue ! Deux ans ont passé depuis notre visite des lieux en vidéo... et il faut dire que les choses ont un peu changé depuis ! Alors voici une modeste mise à jour, en chanson parce que c'est l'été, et que l'été il faut guincher (tatatiiin) !



    Mais bon, vous auriez quand même mieux fait d'écouter la vraie !

    vendredi 15 juillet 2016

    Qu'est-ce qu'une butte en permaculture ?

    LA "butte de permaculture", voilà une formule qu'on l'on entend de plus en plus, bien souvent pour désigner une butte de terre ou de compost dans laquelle on intègre du bois en décomposition, où l'on "polycultive" des plantes potagères et que l'on couvre régulièrement de matière organique.

    Cette façon de faire peut être très efficace, mais rappelons tout d'abord que la permaculture n'est pas une technique de jardinage ! C'est une façon de penser et d’aménager les territoires pour la création d'un mode de vie soutenable. Cela n'impose aucunement la culture de légumes, ni la création de quelque butte que ce soit. Donc réponse courte : une butte en permaculture, ce n'est qu'un petit élément facultatif à intégrer dans un grand tout !


    Les différents domaines de conception en permaculture
    (schéma de David Holmgren, adapté par permacultureprinciples.com)



    UN ÉLÉMENT D'UN SYSTÈME

    Cultiver une butte en permaculture implique de prendre soin de la biodiversité (y compris souterraine) en préservant des plantes sauvages sur la butte et alentour, en créant des lieux d'accueil pour la faune à proximité (mare naturelle, hautes herbes, tas de pierres...), en pratiquant le non-labour, en bannissant tout pesticide (naturel ou non) et tout engrais de synthèse (néfaste pour la vie du sol), bref en permettant à un maximum d'espèces animales et végétales de s'installer et de se nourrir, pour que se mettent en place des écosystèmes naturellement équilibrés et autonomes ou presque, et pour l'augmentation constante de la fertilité sans dépense d'énergie, par la création d'humus.
    À propos d'énergie, cultiver une butte en permaculture implique aussi d'en limiter les arrosages (surtout pompés dans les nappes) en récupérant les eaux pluviales, en sélectionnant des semences résistantes au climat local, en opérant des arrosages réfléchis plutôt que du goutte-à-goutte permanent,  pour forcer les racines à plonger dans le sol et s'autonomiser.
    Enfin, cultiver une butte en permaculture, c'est aussi l'intégrer dans un système global en permaculture, où des toilettes sèches et des déchets de cuisine fournissent le compost, où le soleil chauffe la serre à semis, où des arbres fournissent des feuilles mortes ou du broyat pour le paillage, de l'ombre, des manches à outils, du bois pourri à enterrer éventuellement dans la butte, etc., etc.

    Dans un système en permaculture, on fait naître autant
     d'interactions que possible entre les différents éléments.



    EMPLACEMENT ET COMPOSITION

    Cultiver sur butte plutôt qu'à plat a des conséquences sur le drainage, l'évaporation, l'ensoleillement, l'exposition au vent, la végétation spontanée, l'activité des microorganismes, la surface cultivable et l'ergonomie. Selon les conditions et selon les jardiniers, chacune de ces conséquences peut devenir un avantage ou un inconvénient. Et pour certains d'entre nous, une culture à plat sera même plus efficace et nécessitera beaucoup moins de travail !

    Il apparaît clair que ce n'est pas la composition même d'une butte qui la rendra "en permaculture" ou non, mais plutôt son adéquation avec le climat, le sol, les cultures souhaitées ou encore la façon d'arroser.

    Une simple butte de terre permettra de drainer l'eau sur un sol marécageux. Du bois pourri au cœur de la butte permettra au contraire d'y stocker de l'eau. Une butte en lasagnes apportera énormément de fertilité sur un sol épuisé ou inexistant. Un coffrage permettra de maintenir la butte en place, de jardiner debout ou de barrer la route aux sangliers. S'il est en bottes de paille, il stockera de l'eau et servira d'isolant. Des buttes très courbées offriront différentes expositions pour des cultures en plein soleil, à l'ombre, au chaud dès le matin..., ainsi que de plus grandes opportunités à la faune sauvage pour s'abriter et circuler. Sur un terrain en pente, une butte peut suivre une courbe de niveau et ainsi capter les ruissellements. Une zone surélevée , quelle qu'elle soit, peut aussi permettre de cultiver au pied d'un arbre sans être gêné par ses racines...




    Bref, il n'existe pas de recette toute faite reproductible partout et pour tout le monde, mais un très grand nombre de possibilités à expérimenter et à adapter. Et c'est bien pour cette raison que la culture sur buttes est si intéressante en permaculture.


    Ici, nous avons créé une "lasagne" en alternant des couches de matières carbonées et azotées (paille et tonte fraîche en l'occurrence), puis une bonne couche de compost mélangé à de la terre et un paillage. La lasagne est une technique efficace immédiatement qui nous convient particulièrement car, les buttes se décomposant assez rapidement, nous pouvons les renouveler chaque année lors de nouvelles formations, et au passage obtenir de grandes quantités de compost.
    Le coffrage en bottes de paille nous permet de pallier à la fois les nuits très froides du printemps et la longue sècheresse estivale.


    Une butte peut donc être composée de matériaux très divers, et l'on en vient souvent à se demander lesquels sont à favoriser et lesquels sont à bannir.
    Pour nous, cela dépend avant tout des matériaux disponibles sur place car, d'un terrain à l'autre, on pourra ramasser tel ou tel bois mort, telles feuilles mortes ou telles herbes sèches, faucher l'herbe fraîche d'une allée ou récupérer du fumier... Valoriser la diversité et les ressources locales est un principe essentiel de la permaculture, puisque importer de la matière organique sur un terrain implique toujours une dépense d'énergie et souvent une pollution. Il serait vraiment dommage de se passer de celle déjà à portée de main en allant "dépouiller" un autre endroit.

    Sur le jardin du Grand Jas, nous apportons régulièrement de la paille produite localement, mais nous comptons bien nous en affranchir, aussitôt que les arbres (encore jeunes) fourniront suffisamment de matière pour répondre aux besoins du lieu.
     

    Lors de cette formation sur un terrain assez arboré, nous disposions de bois en décomposition et d'humus. Nous avons donc étalé une bonne couche de bois pourri au sol (pour faire office d'éponge et pallier à la sécheresse du lieu). Une tranchée peu profonde a été creusée de chaque côté pour fournir la terre, que nous avons rabattue par-dessus le bois pour créer la butte. Nous avons ajouté ensuite une couche d'humus pour enrichir la zone, installé les premières plantations en terre et couvert de paille.



    MATÉRIAUX NOCIFS

    Il nous est souvent demandé si tel ou tel matériau est utilisable, car une infinité de végétaux sont décriés, sur internet ou ailleurs, pour un usage au jardin. Les feuilles de chêne, de platane, de laurier, de thuya, de noyer, les aiguilles de conifères et un tas d'autres matières végétales sont généralement bannies du tas de compost ou du paillage car lentes à se décomposer, riches en substances acidifiantes, porteuses de maladies ou encore inhibitrices du développement de telle ou telle culture. Pour des raisons similaires, l'apport de cendre, de restes de viande, d'agrumes, etc. sont aussi déconseillés.

    Pourtant, dans la nature, toutes les matières organiques sont compostées, du moment que des vers, insectes, champignons et autres bactéries y ont accès. Un tas de feuilles mortes de chêne ou de platane mettra très longtemps à se composter car ce sont des matériaux très carbonés, très durs, que les organismes auront plus de mal attaquer que, par exemple, une épluchure de carotte ou une feuille de frêne. Mais la décomposition finira toujours par se faire. Certains composts à chaud comme le compost Berkeley viennent à bout d'à peu près n'importe quel végétal assez rapidement, s'ils sont bien faits. Même la carcasse d'un animal finit toujours par faire du terreau !

    La particularité de la cendre de bois est que, mélangée à de l'eau, cela donne de la soude, fortement corrosive et nuisible pour la vie du sol (bien qu'une petite poignée par-ci par-là ne pose pas de problème). D'ailleurs, la cendre, la sciure fine ou le marc de café, toutes les poudres très fines en fait, créeront une croûte asphyxiante si elles sont étalées en couche épaisse.

    Avec le compostage, l'acidité et la "toxicité" des végétaux disparaît. C'est pourquoi l'apport de feuilles de chêne, de noyer ou d'aiguilles de pin en décomposition n'est pas problématique.
    Si les feuilles en question ne sont pas du tout décomposées, mieux vaut effectivement éviter de les utiliser en couche épaisse pour couvrir une culture, mais on peut par contre les mélanger à d'autres végétaux et/ou intercaler une couche de matière azotée (épluchures, tonte) en dessous, et leurs effets ne s'en ressentiront plus.

    D'ailleurs, en définitive, le plus simple est d'apporter un maximum de diversité de matières, afin qu'aucun excès de quoi que ce soit n'apparaisse, tout comme une grande biodiversité empêche le pullulement d'une espèce.

    Beaucoup de maraîchers ont pour habitude d'arracher les plants de tomate ou de courge en fin de vie (et de les brûler !) car ils sont porteurs de champignons pathogènes. Mais en coupant ces plantes au lieu de les arracher, les racines restées dans le sol se décomposent et fournissent de l'air et de la nourriture à la vie souterraine. La partie coupée peut être redéposée sur place pour s'ajouter au paillage déjà existant ou, si elle est encore verte, sous le paillage pour apporter de l'azote au sol. Si elle est infectée par un champignon, elle attirera divers animaux décomposeurs friands de champignons, comme certaines coccinelles, des coléoptères, et même des limaces, qui préfèreront manger ces feuilles malades plutôt que des plantes saines. Et par la sélection de semences, la non-taille, la polyculture et le respect de la biodiversité, les champignons pathogènes cessent rapidement de poser problème.

    Dans les jardins de La Graine Indocile, toute la matière organique est rendue au sol, via un compost, un paillage ou l'intestin d'une poule. Les feuilles de chêne font un très bon mulch qu'il faut parfois couvrir de quelques branchages pour ne pas qu'elles s'envolent.

    Nous avons peu d'expérience avec les conifères, mais certains jardiniers, comme Philippe Forrer, ont montré d'excellents résultats de cultures paillées aux aiguilles de conifères. De nombreux facteurs peuvent entrer en jeu : le pH initial du sol, le degré de dégradation des aiguilles ramassées, l'adaptation des cultures... Il faut donc essayer !
     
    On entend souvent dire que rien ne pousse sous les conifères, sous les chênes, sous les noyers... Effectivement, ces arbres sécrètent des substances qui inhibent la germination de certaines plantes, mais en réalité, c'est surtout le manque de lumière qui peut faire que "rien ne pousse". Il suffit d'aller voir sous ces arbres en bordure de clairière ou de lisière pour s'apercevoir que de nombreuses espèces peuvent y pousser. Reste à trouver quelles cultures se plairont ou non sous les vôtres...
    L'expérience a montré que sous un noyer, les pommes de terre ou le blé, par exemple, poussent sans problème ; mieux encore, la juglone sécrétée par le noyer limite la levée de nombreuses herbes spontanées, donc les cultures sont moins concurrencées.


    Mi-juillet, au pied de ce noyer, nous avons trouvé : sauge fausse-verveine, chénopode, herbe au bitu­me, scabieuse et plusieurs graminées. Impossible de croire que rien ne pousse sous un noyer, pour peu qu'on y jette un œil, a fortiori au printemps, lorsque la végétation est bien plus abondante !


    CONCLUSION

    L'important est de saisir qu'en permaculture, nous souhaitons atteindre l'autonomie et l'équilibre d'un système, qu'il s'agisse d'un jardin, d'une ferme ou de toute autre chose. Mais c'est un objectif et non une règle pour juger de qui fait bien ou qui fait mal ! Nous ne sommes pas en train de dire qu'une butte de culture est mauvaise si elle est arrosée par forage ou amendée à l'aide de matériaux venus de loin. Elle est seulement améliorable, et ça aussi c'est une bonne chose.