Au moment où je préparais ce riz à la rose, a été diffusée dans l'émission gastronomique de Radio Bleu Vaucluse une thématique entièrement dédiée à cette fleur ; je ne l'ai pas écoutée dans l'intégralité mais j'ai retenu le mariage du boeuf et de la rose, ce que je trouvais éminemment poétique. Plutôt boeuf confit j'imagine (enfin spontanément), mais ici, j'ai souhaité tester une marinade à la rose pour des dés de boeuf à présenter en mini brochettes par exemple, à accompagner de salade verte éventuellement assaisonnée de vinaigre de framboise et de riz blanc. Un accompagnement pas trop fort qui écraserait la rose... Si vous avez de l'extrait de rose c'est mieux, les parfums seront plus nets et concentrés. Mais la rose fraîche remplace avantageusement les roses séchées (et probablement éventées) que j'ai utilisées.
Mais un peu de lecture avant la recette en ce lundi matin :
Le boeuf et la rose de Robert Desnos
De connivence avec le salpêtre et les montagnes, le bœuf noir à l’œil clos par une rose entreprend la conquête de la vallée, de la forêt et de la lande.
Là où les fleurs de pissenlit s’étoilent gauchement dans le firmament vert d’une herbe rare,
Là où resplendissent les bouses grasses et éclatantes, les soleils de mauvaise grâce et les genêts précieux,
Là où les blés sont mûrs, là où l’argile taillée en branches et fendillée offre des ravines aux ébats des scarabées,
Là où le scorpion jaune aime et meurt de son amour et s’allonge tout raide,
Là où le sable en poudre d’or aveugle le chemineau.
D’un pas lourd, balançant sa tête géante sur une encolure fourrée, et de sa queue battant à intervalles égaux sa croupe charnue,
Le bœuf noir comme l’encre surgit, passe et disparaît.
Il écrase et paraphe de sa tache le paysage éclatant
Et ses cornes attendent qu’il choisisse la bonne orientation
Pour porter un soleil à sa mort dans leur orbite ouverte sur le vide,
Mettant plus d’un reflet sur ses poils luisants et projetant, tache issue d’une tache,
Son ombre fabuleuse sur la terre avide d’une pluie prochaine
Et du vol incertain des papillons,
Ou peut-être une rose éclatante issue de la seule atmosphère et grandissant entre les branches de leur croissant comme un fantôme de fleur.
Ingrédients (pour 300 grammes de viande environ)
- 2 cuillères à soupe d'huile de pépins de raisin
- 2 cuillères à soupe d'eau de rose
- 1 cuillère à soupe de mirin (liqueur de riz japonaise)
- 1 trait de jus de citron
- 1 cuillère à soupe d'huile de pistache
- 7 roses séchées (les miennes semblaient un peu éventées, si vous avez des fraîches, encore mieux !)
- quelques éclats de poivre long
Préparation
Mélanger les huiles, l'eau de rose, le mirin et le jus de citron, ajouter les éclats de poivre long et 3 boutons de roses émiettés, les 4 autres entiers.
Laisser mariner le boeuf coupé en cubes environ 24 heures. Faire revenir à la poêle, à sec (je n'ai pas testé de version BBQ).