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Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014

Publié le par Randonnée et Mycologie de Balagne

Cette année, le choix pour notre séjour hors Corse s’est porté sur la région de l’Ardèche.

De part la diversité de son climat dû à sa situation géographique et sa configuration, l’Ardèche nous rappelle quelquefois notre Corse.

Le relief de cette région, dans laquelle les rivières se faufilent en creusant des gorges, des avens et des grottes spectaculaires nous promet des belles randonnées. Nous allons donc faire cinq randonnées dans ces gorges profondes, mais aussi sur les plateaux calcaires du centre du département.

Notre séjour, essentiellement orienté sur la randonnée, sera accompagné de visites diverses des villages chargés d’histoires, ainsi que des grottes, témoins de cette formation géologique d’une incroyable beauté.

Au cours du séjour, une randonnée surprise à caractère pédagogique sera effectuée. Deux invités viendront nous rejoindre pour nous accompagner.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014

1er jour : Dimanche 5 Octobre 2014

A peine le voyage terminé avec une traversée sans problème, nous commençons notre première randonnée.

Nous nous sommes donné rendez-vous au hameau des « Crottes ». Ce Hameau qui fait partie de la commune de «Labastide-de-Virac » est tristement célèbre de part son vécu lors de la seconde guerre mondiale. Le scénario du massacre perpétré par une horde de SS fut presque identique à celui « d’Oradour-sur-Glane ». Pour nous tous, il est aussi la porte ouverte pour la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche.

Nous empruntons le GR4 vers le sud-est jusqu’au lieu-dit « Mas de Serres » pour nous diriger sur un chemin à notre gauche vers les gorges de l’Ardèche. Celui-ci est bien tracé, il est facile et n’offre aucune difficulté. La descente est douce et nous évoluons dans une forêt dense, formée de chênes et en première couche, de buis. Jamais nous n’en avions vu autant. C’est là, qu’une de nos randonneuses « déchausse ». Sa chaussure droite perd sa semelle. Après une réparation de fortune nous reprenons notre chemin.

Enfin nous arrivons à la rivière au niveau des « aiguilles de Gourmiet ». Nous prenons notre temps pour l’admirer et profiter du spectacle que nous offrent deux personnes qui descendent en canoë très vite.

Notre parcours prévoit de remonter sur la rive droite. Après avoir passé quelques magnifiques plages de galets aux formes parfois sphériques, nous découvrons les rapides. En amont d’une grande boucle bien serrée, le « rapide du Rossignol » nous donne la mesure de cette rivière et de ses colères. Nous sommes impressionnés.

Bientôt nous arrivons à la « grotte du Pigeonnier » que nous trouvons au-dessus de notre tête. Nous pouvons facilement imaginer quel abri faisait cette grotte pour les premiers occupants de cette région. Après une petite escalade, nous prenons possession du lieu.

Plusieurs boucles et rapides plus loin, nous nous trouvons en plein milieu des gorges. Les falaises sont droites, très hautes et nous nous sentons petits face à cette nature. Il n’y a pas d’échappatoire, nous sommes condamnés à avancer entre ces falaises. Nous nous retrouvons sur une vire à 20 mètres au dessus de la rivière qui gronde. Puis après une succession d’échelles et de rambardes pitonnées au rocher nous arrivons sur une superbe plage faite de sable et de galets de granit.

Nous continuons notre périple, mais celui-ci est semé d’embuches laissées par la dernière grande crue. C’est là que notre randonneuse « déchaussée » déchausse une nouvelle fois avec la chaussure gauche. Cette fois-ci, c’est l’hilarité générale. Nous procédons à une seconde réparation avec ficelle, lacets et nous repartons. Parfois le chemin disparait sous les déchets de tout ordre (végétaux, et malheureusement, beaucoup de détritus laissés ça et là par les humains). Nous progressons jusqu’aux « rapides de la Dent Noire ». A partir de là, il n’est pas simple de s’y retrouver. Le chemin à parfois disparu, seule l’orientation à la carte nous permet de continuer. Enfin nous trouvons le chemin que nous avions repéré sur la carte. Celui-ci n’est pas balisé mais il doit nous emmener jusqu'au hameau « Les Crottes ». Une rapide reconnaissance nous confirme notre position et l’existence de ce chemin. Notre amie « déchaussée » nous suit avec une démarche claudiquante. Après une rapide ascension nous arrivons en terrain découvert et plat avant de retrouver nos véhicules.

Pour un préambule, cette randonnée va pénétrer nos esprits et nous donne le ton de notre séjour. Nous reprenons nos véhicules pour enfin découvrir notre lieu d’ébergement. Celui-ci, situé au bord de l’Ardèche est un camping magnifique à « Salavas ».

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014

2ème jour : Lundi 6 Octobre 2014

Après une nuit réparatrice du voyage et de notre belle randonnée de la veille, nous partons pour une nouvelle aventure. Aujourd’hui, nous allons passer la rivière « L’Ibie » affluent de l’Ardèche et aller sur les plateaux calcaires qui surplombent la vallée. Nous les appelons les « Balcons de l’Ibie ».

Nous partons de « Vallon Pont d’Arc » en suivant une variante du GR4, très vite nous arrivons à « Vieux Vallon ». Ce hameau pratiquement abandonné domine la vallée de « l’Ibie ». Par sa structure, il nous rappelle nos villages de montagne que nous avons sur notre Ile. Nous le traversons pour descendre dans la vallée. Là, avant d’arriver au pont submersible qu’enjambe la rivière nous avons la surprise de trouver une « maison de retraite pour chevaux ». Nous traversons « l’Ibie » sur ce pont à petits jambages. Dans quelques endroits, l’eau bouillonne comme si des bulles de gaz s’échappaient par intermittence dans le courant. Nous cherchons en vain les grosses grenouilles souvent rayées de vert censées nous accueillir.

Nous quittons la vallée pour monter directement sur le massif calcaire. Le sentier devient raide mais sur une courte distance et nous passons une petite forêt de grands chênes.

Sur le plateau, il n’est pas simple de se diriger. Plusieurs chemins partent à gauche et à droite et malheureusement ils sont tous balisés de la même couleur. C’est la difficulté que nous allons rencontrer durant tout notre séjour. Pour nous, le seul moyen est donc la carte et le repérage par rapport à notre environnement.

Nous quittons sur notre gauche le GR4F au niveau des « Grottes des Tunnels » qui sont dans la falaise de l’Ardèche. Nous évoluons sur ce sentier en partie empierré qui nous offre de belles vues panoramiques sur la vallée de l’Ardèche mais aussi sur les collines de « Vieux Vallon», et plus loin le « Rocher de Sampzon ». Ce rocher est pratiquement visible de partout. Il s’agit d’un piton calcaire surmonté d’un émetteur. Nous continuons notre évolution dans la garrigue vers «le serre de la Desferre » au Nord /Est. La végétation est particulière et nous nous arrêtons fréquemment pour l’observer. Vers le bas, nous distinguons le « plateau de Saleyron » qui domine celui des « Egaux ».

Le chemin ne pose pas de difficulté particulière, mais nous devons faire le point fréquemment avec la carte IGN, et nous arrivons au niveau de « Aygue Blanche » où nous nous sommes donné rendez-vous avec une partie de notre équipe qui a souhaité terminer la randonnée avec nous.

Après une pause déjeuner tous ensemble, nous repartons en direction de « La Combe St Pierre ». La descente offre de belles vues sur la vallée de « l’Ibie » et les grandes forêts de chênes (protégés par l’ONF). Enfin nous atteignons par son arrière, la propriété qui abrite les chevaux en fin de carrière. Il ne nous reste plus qu’à reprendre à « Vieux Vallon », en amont du pont, le chemin GR4F pour rejoindre nos véhicules.

Après une visite de « Vallon Pont d’Arc », de son Hôtel de ville, château construit de 1630 à 1639 sous Louis XIII et de sa place couverte de la halle aux grains, nous décidons d’aller admirer le « Pont d’Arc ». Celui-ci a une longueur de 60m pour une hauteur de 54 m et a été découpé par la rivière. Il est surnommé la « porte d'entrée naturelle » des gorges de l’Ardèche. Impressionnant vu de dessus, avec sa plage et quelques baigneurs qui nous paraissent minuscules, nous prenons encore une fois la mesure de la puissance de la nature. Ce site magnifique dans lequel nous nous sentons vraiment petit nous rappelle que nous ne sommes que des locataires de cette nature et que nous devons la respecter et la préserver.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014

3ème jour : Mardi 7 Octobre 2014

Aujourd’hui le circuit que nous présente notre accompagnateur promet d’être un circuit ressemblant à ceux que nous avons l’habitude de faire sur notre Ile en un niveau 1. Distance, 17 kms, dénivelé 620 mètres avec un temps d’environ 5 heures. Ce circuit doit nous faire passer par « Sampzon » puis revenir vers le sud au « col de la Cize » pour reprendre vers l’Est en direction de « l’Epingle » puis « Salavas ».

Nous partons du pont de « Lantousse » à « Salavas » et prenons le GR4 vers le Nord/Ouest en direction de « Le Pérérol ». Notre cheminement se fait sur une route goudronnée que nous avons hâte de quitter. Nous n’avons pas l’habitude d’évoluer sur ce genre de terrain et la première montée nous sollicite vraiment.

Enfin nous arrivons au lieu-dit « Le Pérérol ». Constitué de quelques exploitations, ce hameau marque le carrefour où nous devons quitter le GR pour se diriger sur « Sampzon ». Le chemin nous conduit à travers des taillis de chênes verts et quelques vallons puis sur une piste carrossable qui nous mène à « Sampzon ».

Ce village est typique de la région, il est situé au bord de l’Ardèche en rive droite et est surplombé par un immense rocher que l’on voit d’un peu partout dans la région. La météo aujourd’hui est moins clémente que la veille et notre rocher est envahi par les nuages. Nous décidons donc de rester un moment dans le village au niveau de l’église et profiter de la vue exceptionnelle que nous avons sur les boucles de l’Ardèche.

Nous reprenons notre chemin en sens inverse vers le « Pérérol » que nous atteignons rapidement. Le temps se gâte vraiment, et si nous voulons respecter notre circuit il nous reste encore beaucoup à faire. Notre accompagnateur estime le temps à 3h30 minimum. Il décide donc de raccourcir notre randonnée et bifurquer au niveau de « Les Costes ». C’est ici que nous allons faire notre pause déjeuner pendant qu’il nous reste quelques rayons de soleil. Nous sommes en surplomb de l’Ardèche qui nous offre un paysage magnifique. Une de nos randonneuses fêtait aujourd’hui son anniversaire et nous a transporté quelques bons gâteaux que nous avons partagés.

Ces petits moments, passés ensemble dans la plus grande simplicité, dans cette nature qui nous accueille avec générosité, deviennent des souvenirs inoubliables.

Nous traversons une chênaie aérée où nous trouvons du thym très odorant, mais surtout du buis et du cade. Nous retrouvons très rapidement notre chemin goudronné au carrefour du lieu-dit « Granges du Rochas » qui nous mène à nos véhicules.

Il est encore tôt dans l’après-midi et nous décidons de faire une seconde randonnée qu’avait prévue notre organisateur sur son plan « B ». Seuls cinq d’entre nous vont partir pour cette randonnée, les autres, préférant faire quelques visites des environs.

Nous partons de « Labastide de Virac », et nous devons aller jusqu’au dessus de l’Ardèche. Nous suivons au début le GR4 vers le Nord/Est et bientôt nous le quittons pour suivre un chemin qui s’élève en pente raide à travers les buis. Nous entrons dans la réserve naturelle à travers une chênaie verte. Nous atteignons le « plateau de Saleyron » qui domine l’Ardèche face au vallon du « Tiourre » sur l’autre rive. Au loin, nous pouvons encore apercevoir le rocher de « Sampzon », mais la brume devient de plus en plus épaisse et il est temps pour nous de ne plus flâner.

La pluie commence à tomber doucement, puis quelques minutes après c’est « à seau » que se déversent les nuages sur nos têtes. Heureusement, ceci ne dure qu’une petite demi-heure, mais nous a poussé à accélérer le pas. Nous ne pourrons donc pas profiter pleinement des paysages que nous étions venus découvrir, et cette randonnée se transforme en randonnée sportive. Nous sommes de retour à nos véhicules, presque secs mais heureux d’avoir partagés ensemble ces moments difficiles.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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4ème jour : Mercredi 8 Octobre 2014

Aujourd’hui, il n’y a pas de randonnée de prévue, nous devons descendre l’Ardèche en canoë. Le débit de l’eau est important et lorsque l’on observe le premier rapide, que nous regardons la météo, nous devinons vite que la descente pourrait devenir périlleuse. Nous décidons donc de visiter la région, notamment la « grotte de l’Aven d’Orgnac » et la cité de la préhistoire attenante à l’entrée de la grotte. Difficile de trouver les mots pour décrire ce site grandiose qui nous offre un spectacle féérique à 121 mètres de profondeur. Notre guide génial et plein d’humour nous emmène à travers ces volumes stupéfiants, avec des plafonds à 55 mètres de hauteur, nous pouvons admirer les énormes stalagmites. Notre guide nous explique comment se sont formées ces grottes gigantesques, et nous fait partager sa passion, il nous dévoile le génie de cette nature qui a façonné cette gigantesque grotte depuis des millions d’années. Notre imagination peut se laisser aller à découvrir les « draperies, piles d’assiettes, palmiers géants etc . ». En fin de parcours dans ce somptueux décor, un spectacle son et lumière sublime la majesté des lieux et grave en nous des souvenirs impérissables.

La cité de la préhistoire nous fait découvrir l’évolution de l’espèce humaine du Paléolithique moyen au premier âge de fer (-350 000 à -500 ans). Le parcours très bien fait nous montre l’évolution humaine à travers son environnement et son mode de vie, la présence des animaux et leur évolution, ainsi que les objets qu’il a créés au fil du temps.

Après une pause déjeuner, nous décidons d’aller visiter le charmant village de « Balazuc ». Celui-ci, perché sur une falaise qui surplombe l’Ardèche est l’ancienne place forte des « Seigneurs de Balazuc ». Son aspect est resté très médiéval, et on prend plaisir à déambuler dans ce dédale de ruelles et passages voûtés qui nous emmènent vers le château et l’église romane. Du haut des fortifications nous pouvons admirer un superbe pont à jambage placé au dessus de l’Ardèche.

Cette journée de visite nous a permis de découvrir d’une autre manière que la randonnée, cette belle région.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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5ème jour : Jeudi 9 Octobre 2014

Aujourd’hui c’est la grande surprise. Notre organisateur s’est fait accompagner de deux personnes qu’il connaissait de la Fédération Française de Randonnée Pédestre. Ces deux personnes (Marc et Robert) sont tous les deux des accompagnateurs professionnels à la fédération et l’Ardèche est leur région de prédilection. Robert à des responsabilités au sein d’un club en Ardèche.

Nous partons de Ruons pour nous diriger vers le grand plateau de « Labeaume ». C’est un plaisir de l’écouter nous raconter la formation géologique de la région ainsi que l’évolution humaine.

Le plateau calcaire de « Labeaume » s’est formé sous une mer peu profonde et chaude, sous un climat tropical très sec, pendant 140 millions d’années. Elle a laissé des dépôts considérables. Les mouvements tectoniques ont provoqué des failles affectant l’ensemble de la couverture sédimentaire, d’où la grande variété du relief de ce plateau qui a été relevé et basculé vers sa partie Est au moment de la poussée des Alpes et des Pyrénées.

Les eaux de surface chargées en acide carbonique ont entrainé la dissolution des calcaires en profondeur, créant des cavités souterraines et des effondrements remblayés en dolines. Les bancs très épais de type « Païolive » on été partiellement dissous et ont pris cette allure ruiniforme, fortement découpés et fissurés par des couloirs larges et profonds, les « Bioules » particulièrement en bordure de rivières ou en quelques endroits du plateau.

Sur ces sols calcaires fissurés, en bancs, les cheminements de l’eau en surface sont rares ainsi que les réserves en sous-sol. L’eau de pluie pénètre rapidement pour resurgir au niveau de la rivière sous forme de sources ou de cascades au débit spectaculaire après de gros orages. La seule façon pour se procurer l’eau nécessaire aux besoins domestiques, consiste à diriger l’eau des surfaces planes des bancs de calcaire ou celles des toits, vers des mares ou des citernes aménagées dans des « Bioules » cimentées, ces citernes sont utilisées comme des puits.

On trouve en Ardèche des sites qui attestent de la présence de l’homme dès -300 000 ans (Orgnac), puis Grotte Chauvet – 320 000 ans, dolmens, vestiges romains d’Alba etc.…..

Vers 7000 ans avant J.C. se situe une des plus importantes transformations de la condition humaine : L’homme produit sa nourriture grâce à l’agriculture et l’élevage. C’est la période du néolithique dite « Age de bronze ». Les techniques agricoles et pastorales mieux maitrisées, la démographie accrue, entrainent l’épanouissement de communautés regroupées en petites agglomérations. A partir de -3 000, dans cette région, la sépulture collective supplante la sépulture individuelle datant de -80 000 ans.

Sur le plateau de « Labeaume » se trouvent de très nombreuses sépultures collectives : Les dolmens. Actuellement plus de 140 ont été répertoriés, aucun lieu en France, en Europe, et sans doute dans le monde n’en dénombre autant. L’Ardèche en compte plus de 800.

Le dolmen est une chambre funéraire rectangulaire, réalisée à partir de trois dalles de pierre constituant les montants, soutenant la table de couverture, une dalle dressée servant de fermeture. Les corps sont disposés sur le sol, entourés d’objets prouvant une intention rituelle. Ces sortes de caveaux collectifs sont ré-ouverts à chaque apport de défunt. Certains dolmens ont contenu plus de 100 corps. Dans l’un d’eux, à « Labeaume » on a retrouvé 700 dents.

Les dalles sont souvent implantées dans des fissures du terrain, ce qui détermine l’orientation du monument, tributaire en même temps de certains impératifs, tel que le rite solaire. « Labeaume » compte plusieurs nécropoles : « Figére », « la colline du Serre de Valé » près de la « ferme de l’Abeille » qui compte 31 dolmens.

Nous continuons notre chemin sur ce plateau en direction de la « ferme de l’Abeille » que nous atteignons rapidement. Cette ferme est certainement la plus importante du plateau (47 hectares), mais aussi la plus ancienne. Deux haches en pierre polie ont été retrouvées qui permettent de dater la présence humaine sur le site à environ 2000 ans avant J.C. Les 31 dolmens découverts sur le « Serre de Valés »’ confirment cette présence.

Les anciens racontent que l’Abeille serait construite sur les lieux d’un temple dédié à « Abeillon » dieu autrefois adoré en ces lieux, que l’on peut rapprocher d’Apollon, dieu Romain (des vestiges de camp Romain on été trouvés prés d’ici au lieu-dit « Bois St Martin » ) ce qui expliquerait l’appellation de la ferme.

La ferme atteint son apogée avec l’apparition du ver à soie qui fera de l’Abeille une énorme « Magnanerie » (Lieu où on éduque le ver à soie). Le ver à soie est introduit en France par Olivier de Serres et sa propagation est stimulée sous le règne de Louis XIV par un efficace système de primes mis en place par Colbert.

Tout en écoutant les commentaires de Robert, nous avalons les kilomètres. Le chemin est facile mais riche en découverte. Aux croisements des chemins ou devant une ferme nous trouvons des croix. Ces croix furent souvent l’œuvre de missions pastorales, invitées par la paroisse ou de riches familles. Certaines ont été élevées en témoignage de reconnaissance par ceux qui ont été épargnés par la peste. Cela explique pourquoi certaines comportent des cupules représentant « les tumeurs de la peste ».

Nous passons à « Rocaladou » et ses jardins suspendus. Ces jardins que certains remettent en activité, nous rappellent nos parcelles que nous avons partout en Balagne.

Bientôt nous arrivons à « Labeaume ». La pluie commence à tomber doucement. Nous en profitons pour visiter l’église. Cette halte terminera notre randonnée. Nous ne pouvons plus continuer, ce n’est plus une pluie qui tombe, mais des torrents d’eau. Nous nous réfugions dans un garage pendant que quatre d’entre nous partent pour chercher nos véhicules.

Aujourd’hui cette randonnée en compagnie de nos deux invités fut une journée pleine d’enseignement, qui nous a fait découvrir la région à travers sa formation et son histoire.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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6ème jour : Vendredi 10 Octobre 2014

Les services météo nous avaient prévenus. Aujourd’hui, il faut craindre des précipitations très violentes et bien sûr des montées des eaux de rivière d’une extrême rapidité. Donc, nous ne randonnerons pas, mais le plan B prévoyait quelques visites. Nous allons donc visiter « Rochecolombe », puis la « grotte de la Madeleine » et pour finir « Vogüe ».

Le vieux village de « Rochecolombe », son château ainsi que sa chapelle ont été construits essentiellement avec des matériaux locaux. La porte fortifiée du village médiéval a été construite à la fin du moyen âge (XIVème ou XVème siècle). Les fortifications de ce village ne sont pas classiques avec des remparts, un chemin de ronde et des créneaux. Ici ce sont les hautes maisons avec leurs façades sans ouvertures qui assuraient la protection.

Dominant le village, le château a été construit au XIème Siècle. Au XIIIème siècle la « famille de Vogüé » acquiert la seigneurie de « Rochecolombe ». Les » Vogüé » deviennent seigneurs de « Rochecolombe » et y résident jusqu'au XVIème siècle. Le château est incendié pendant les guerres de religion et il est resté en ruine depuis.

Nous déambulons dans ces ruelles à la découverte de constructions magnifiques et de maisons ornées de gargouilles. A l’extrémité du village nous avons une vue surprenante sur la rivière qui se jette du haut du plateau dans cette vallée par une cascade de très grande taille.

Nous reprenons notre chemin pour aller visiter la « grotte de la Madeleine ». Situé entre le « Pont d’Arc » et «St Martin d’Ardèche », c’est une belle grotte avec un belvédère montrant un magnifique panorama sur les gorges de l’Ardèche. Elle offre une foison de stalactites aux couleurs féériques, et c’est un lieu enchanté dans lequel chaque pas nous donne à découvrir un décor exceptionnel. Les draperies et les assiettes empilées se succèdent de passage en passage. Nous ne pouvons résister au plaisir de nous faire prendre en photo en groupe dans ce décor sublime.

Dehors, le ciel nous tombe sur la tête. C’est le déluge. Nous atteignons nos véhicules et nous sommes trempés. Nous continuons notre périple de la journée pour aller visiter « Vogüé ».

Vogüé est classé parmi les « plus beaux villages de France » et il le mérite bien. Le vieux village est construit en amphithéâtre sur la falaise en bordure de l’Ardèche. Les vestiges de son passé historique sont nombreux et notamment les châteaux. L’un d’eux, bâti au XIème siècle et appartenant à la « famille de Vogüé » domine le bourg. Nous nous promenons dans ce vieux village en empruntant des ruelles entre des maisons très serrées. La rue des « puces » se situe dans le quartier le plus ancien du village historique (XIVème siècle). Elle est très typique et des arcades joignent les maisons aux architectures diverses. Nous arrivons à la « place Gabrielle » où nous découvrons une tour ressemblant à un clocher. C’est le haut de la cage d’escalier de la maison ROUSSEL, intendant du château au XVIIème siècle.

Nous terminons notre visite par le moulin à blé construit en 1458 sur les ordres de « Pierre IV Seigneur de Vogüe ». Aujourd’hui, seul un gros pilier subsiste. La grande partie du moulin où se trouvait la roue en bois et les engrenages fût emportée par la très grande crue de 1890.

Le soir, à l’heure du repas, notre hôte nous a réservé une surprise. Il nous offre l’apéritif accompagné d’une belle friture péchée il y a quelques minutes et décide de manger avec nous avec son épouse. Le cuisinier s’est surpassé pour nous faire plaisir. L’ambiance est très conviviale et nous goûtons les plats et les vins régionaux. Cette soirée restera gravée dans nos mémoires, tant la gentillesse et la spontanéité de nos hôtes sont grandes.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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7ème jour : Samedi 11 Octobre 2014

Notre séjour se termine. Notre hôte nous prévient que nous sommes condamnés à attendre que l’Ardèche se calme. Elle a envahie la route pendant la nuit et nous ne pouvons plus passer. Nous prenons donc notre temps et nous sommes très impressionnés de voir cette rivière torrentielle en crue.

Après avoir bouclé nos valises, nous remercions vivement l’ensemble du personnel qui nous à accueilli et qui a fait preuve d’un très grand professionnalisme ainsi que nos hôtes pour leur dévouement et leur gentillesse.

Nous arrivons à Marseille de bonne heure, nous en profitons pour aller visiter le MUCEM et le Fort Saint-Jean avant de prendre le bateau.

(Hervé)

Séjour en Ardèche du 5 au 11 octobre 2014
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