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Chemin privé !
12-2/3 - LE MAUSOLEE DE LA FAMILLE DE VALBELLE
Dans l'église avec les magnificences des mausolées des Valbelle — (peut-être bien à l'encontre des règles liturgiques) — le sanctuaire avait revêtu une splendide décoration de marbre ; symbole en quelque sorte de la prospérité de la Maison. " (Provincia, Tome XVII - 1937).

« Je lègue aux révérends chartreux de Montrieux, en Provence, dont Guillaume Bertrand et autres du nom de Valbelle, des vicomtes de Marseille, mes ancêtres, furent premiers bienfaiteurs, dès le XIIe siècle, la somme de six mille livres , et je prie les révérends pères de recevoir mon corps après ma mort, en témoignage de l'affection héréditaire que j'ai toujours eue pour leur maison. Je veux être enterré dans la paroisse où je mourrai, et mon intention est qu'il me soit élevé un Mausolée, pour lequel je veux qu'il soit employé la somme de vingt mille livres. »

2016, je lis partout des histoires parcellaires et comme pour le septième oratoire de la Sainte Baume m'interroge sur l'ensemble. Donc, un mausolée appartenant à la famille de Valbelle - et pas uniquement Omer - situé dans l'église Saint Sulpice du monastère de Montrieux, un buste d'Omer, quatre statues en marbre représentant des femmes : une à La Sainte Baume, une à Draguignan, une à Fréjus et une à Toulon et deux génies pleureurs...

Mais revenons au comte Omer de valbelle, " La mort l'enleva à Paris le 18 novembre 1778, dans un âge ou il pouvait espérer encore une longue vie. Il n'était agé que de quarante-neuf ans. Son corps fut transporté en Provence et inhumé dans l'église Saint Sulpice du monastère des Chartreux de Montrieux (photos ci-dessous) où on lui a élevé un mausolée. L'amitié fit ses délices et la bienfaisance son occupation unique. " (Essai sur l'histoire de Provence, suivi d'une notice des Provençaux célèbres - Charles-François Bouche - 1785).



monastere montrieux valbelle
" Ayant imploré la miséricorde divine, Valbelle lègue six mille livres aux Chartreux de Montrieux « dont Guillaume Bertrand et autres du nom de Valbelle, des vicomtes de Valbelle, ses ancêtres, furent les premiers bienfaiteurs dès le XIIe siècle ».

Il prie ces religieux de recevoir son corps et il veut que vingt mille livres soient employées à la construction de son mausolée. C'est la suprême satisfaction qu'il donne à son amour du faste et de la sculpture. "

église saint Sulpice monastère chartreux Montrieux mausole valbelle
L'église Saint Sulpice du monastère des Chartreux de Montrieux et ci-dessous, un dessin du Mausolée Valbelle à la Chartreuse de Montrieux - daté de 1732 - dessins d'Antoine Duparc (1675?-1755), membre du cabinet d'architecture Robert de Cotte, architecte français. Son cabinet contribua notamment à l’édification ou à la modification du palais du Trianon, du château de Versailles, du dôme des Invalides, du palais Bourbon, ou encore de la Samaritaine...

Le nom inscrit est celui de Cosme Alphonse de Valbelle, "décédé le 20 avril 1732", il était le fils de Léon de Valbelle ( - 1691), était sous-lieutenant des gendarmes de la garde du Roi, brigadier de ses armées, commandeur de l'ordre royal militaire de St Louis, mort sans alliance en 1732, a eu pour héritier son cousin André-Geoffroi de Valbelle.

mausolee comte de Valbelle monastere chartreux de montrieux Le dessin a été fait à l'encre de Chine noire. Il s'agit d'un plan/dessin " rendant hommage à Cosme-Alphonse de Valbelle, marquis de Montfuron (1691-1732), qui s'était illustré pendant le siège de Toulon. Il avait hérité de ses deux oncles Cosme III et Louis-Alphonse évêque de Saint-Omer.

Lorsqu'il mourut, son coeur comme celui de son oncle Cosme, fut placé dans une urne derrière le maître-autel, tandis que le sculpteur provençal Antoine Duparc enrichissait le mausolée de la famille, qui allait être transformé une ultime fois par Omer de Valbelle, avant d'être démonté durant la Révolution ... " (Sources : BNF et Fonds Robert de Cotte).

Le 25 juillet 1643, Ant. de Valbelle, fait un don de 3000 livres au monastère pour la chapelle du Chapitre et une sépulture pour lui et sa famille.
                   
Est inscrit : " Ci-gît, très haut très puissant Seigneur Messire Cosme Alphonse de Valbelle, chevalier marquis de Montfuron, de Brisieux, comte de Ribiens, Baron De Launes, de Berzin, Sgr de Serre, Pomets, Lhoille, Barrets, Sallerans, St Simon, Maruans, Chatenay, St Pierre. Capitaine sous lieutenant des gendarmes de la garde ordinaire du Roy, Brigadier de ses armées Commandeur de l'Ordre Royal Militaire de St Louis vu des quatre Premiers, barons du Dauphiné, Bailly des montagnes sud, Pays conseiller du Roy lutous ses conseils, Grand Sénéchal de Marseille, décédé le 20 avril 1732, agé de 40 ans. "
Parenthèse héraldique. Remarquez le blason des Valbelle en haut du mausolée (image ci-dessus).

Au centre, sur fond d'azur, un lévrier d'argent, colleté de gueules (avec un collier) ; c'est le point commun de tous les armoriaux des familles de Valbelle (et de nombreuses autres). Ci-dessous, ceux de Marguerite de Valbelle, mère d'Omer, et Louis Alphonce de Valbelle, évêque de St Omer.
En haut à gauche et en bas à droite, croix d'or, de gueules (rouge, émail).

En haut à droite et en bas à gauche, de gueules, au lion d'or, armé, lampassé (langue d'un émail particulier) et couronné du même.

         
mausolee valbelle
Et maintenant, le mausolée d'Omer...

" Nous en connaissons l'aspect et la composition, grâce à un dessin annoté de la main de la marquise de Valbelle, dessin qui concorde avec la description de l'inventaire dressé pendant la Révolution quatre statues de femmes décoraient le monument, deux debout, deux assises et accoudées sur le tombeau. Un motif formé de deux petits génies pleureurs, gardiens de l'urne funéraire, couronnaient le monument. " (En flânant à travers la France" - par André Hallays - 1912)
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Dans un article sur la restauration de la statue offerte à Fréjus (www.ville-frejus.fr), la mairie diffuse une image représentant le mausolée du comte Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle : deux statues représentant des femmes allongées, deux debout, un buste...

Et comme c'est toujours la réalité qui passionne notre curiosité, il est temps de (re)-découvrir ce mausolée en commençant par ses statues...

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LES QUATRE STATUES DU MAUSOLÉE, LE BUSTE ET LES DEUX ANGES PLEUREURS...
" représentant Mlle Clairon, de la Comédie française, Mlle Gaymard, danseuse de l'Opéra, et deux autres artistes (dont une soubrette de la Comédie française) d'une resplendissante beauté qui, toutes, lui avaient prodigué les preuves d'une tendresse passionnée " (Octave Tessier).

Nous poursuivons ici l'histoire du château de Tourves avec le mausolée du comte Omer de Valbelle détruit et dispersé à la Révolution. Heureusement, " Nous en connaissons l'aspect et la composition, grâce à un dessin annoté de la main de la marquise de Valbelle, dessin qui concorde avec la description de l'inventaire dressé pendant la Révolution quatre statues de femmes décoraient le monument, deux debout, deux assises et accoudées sur le tombeau. Un motif formé de deux petits génies pleureurs, gardiens de l'urne funéraire, couronnait le monument. " (En flânant à travers la France" - par André Hallays - 1912)

Effectivement, un dessin préparatoire conservé au musée bibliothèque Paul Arbaud d'Aix-en-Provence est particulièrement évocateur.
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2016, je me dis qu'il serait intéressant de remettre un peu d'actualité parmi les trop nombreuses informations isolées et dispersées. Et si nous commencions par visiter les quatre statues du mausolée... 

Première statue, « L'Espérance » à La Sainte Baume.

Vous la reconnaissez ? Autrefois « L'Espérance », aujourd'hui : « Le rocher de la Pénitence » représentant Marie Madeleine dans la grotte de la Sainte Baume à Nans-les-Pins. On a pris soin " de l'asseoir sur un rocher pour rendre la métamorphose plus vraisemblable. "
statue mausolee comte omer valbelle
« Ne regarde pas cette étoile, Je ne puis pas te la donner. »

On aima croire qu'il s'agissait de Mademoiselle Clairon. Mais... " Une légende absurde, mais tenace s'est propagée dans la Provence au sujet du mausolée du comte Valbelle. Voici ce conte :

Rêvant de reposer après sa mort, parmi les images des femmes qu'il avait le plus aimées, Valbelle pria Houdon d'exécuter quatre statues de marbre représentant la tragédienne Clairon, la danseuse Guimard et deux autres personnes auxquelles il avait prodigué les preuves de sa tendresse. Puis il invita les quatre dames à venir passer quelques semaines dans son château de Tourves. Il leur donna toutes sortes de fêtes et, un jour, offrit à la compagnie le divertissement d'une excursion chez les Chartreux de Montrieux. On pénétra dans la chapelle, et quelle fut la surprise des jeunes femmes, quand elles virent leurs propres statues groupées autour d'un tombeau, et, dans le sépulcre ouvert, le comte qui, par plaisanterie, s'y était étendu en contrefaisant le mort. Elles s'enfuirent en poussant des grands cris de terreur et de colère. Quant à Valbelle, on le trouva quelques instants plus tard, toujours couché au fond de son mausolée, il était mort.

Cette histoire macabre, sortie tout entière de l'imagination d'un journaliste de 1822, a été vingt fois répétée. Lorsqu'une des statues du monument de Valbelle fut portée à la Sainte-Baume et offerte à la vénération des pèlerins comme une image de la Madeleine, on prétendit que cette sculpture était le portrait de la "Clairon". Lacordaire lui-même l'a cru « Des marbres sans gloire forment, dit-il, la chapelle de la sainte, et, derrière son autel, sur cette roche mystérieuse où se passaient ses veilles et ses extases, repose à demi, couchée, une statue profane, indigne au premier chef de la majesté du lieu dont elle contriste tous les souvenirs. » M. Octave Teissier a démontré par dix excellentes raisons que toute cette légende ne tient pas debout. Valbelle est mort à Paris. A cette époque, la Clairon était depuis cinq ans à Anspach. Le mausolée a été exécuté, après la mort du comte, par les soins de sa mère. On peut d'ailleurs rapprocher de la statue de la Sainte-Baume les portraits de Mlle Clairon point de ressemblance. " (En flânant à travers la France - par André Hallays - 1912).
statue mausolee comte de valbelle
Mademoiselle Clairon ou les amours passionnées du comte Omer de Valbelle.
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" Elle traça avec autant de vérité que de modestie les règles de l’art dramatique dont elle sera à jamais le modèle " (épitaphe). Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude (1723-1803), actrice de la Comédie française, dite Mademoiselle Clairon (1723 - 1803), actrice du Théâtre français.

Mademoiselle Clairon habitant alors à Anspach, écrit au comte de Valbelle le 10 février 1774. Cette lettre est la seule qu'on ait pu retrouver de plus de quinze cents, écrites au comte de Val... pendant l'espace de vingt ans : elle peut donner l'idée et peut-être l'excuse des sentiments que je me permettais. ... "

Extrait : " Née pour les passions consolantes et douces, je n'ai jamais conçu comment on pouvait haïr, et s'il vous restait le plus léger souvenir de mon caractère et des sentiments que vous m'inspiriez, vous seriez sûr que je ne commencerais pas par vous. Vous m'avez fait une nécessité de cesser de vous aimer ; et, contre mon espérance, j'en suis venue à bout. Vous avez tout fait aussi pour ne laisser au cœur le plus tendre qui fût jamais, que le pénible choix de l'indignation ou de l'indifférence ; mais je n'ai pu ni voulu renoncer à vous chérir. Malgré vous, je vous ai conservé l'amitié la plus vive et la plus désintéressée : c'est elle en ce moment qui m'ordonne de vous faire réponse. Puisque vous êtes dans l'affliction, vous devez me retrouver. " (Mémoires de Mlle Clairon, écrits par elle même, ... le tout accompagné de notes contenant des faits curieux et des observations utiles - 1822). "
" A tous ces vers faciles, élégants, mais froids, je préférerais toute ma vie un quatrain qui m'a été récité hier chez un avocat au parlement. Ce quatrain est de votre compatriote M. de Valbelle, qui a été l'heureux amant de Mlle Clairon de la Comédie-Française. Un soir, ils se promenaient tous les deux dans le parc de Tourves, ici près d'Aix ; Mlle Clairon regardait, une étoile avec des yeux de convoitise, et Valbelle lui fit ce quatrain qui vaut une constellation, à mon avis :
La nuit, quand sous un ciel sans voile,
L'heure d'amour vient à sonner,
Ne regarde pas cette étoile,
Je ne puis pas te la donner. "
Le Pays : journal des volontés de la France - édition du 17/12/1849.

2ème statue, « La Force » à Draguignan.

2016 La « Force » est au musée municipal d'Art et d'histoire de Draguignan. La balance rappelle que la statue fut un temps exposée au tribunal de la ville avant de rejoindre le musée. " Le tribunal civil de Draguignan manquait d'une statue, on lui donna "la Force" dont on fit "une Justice", et afin que personne ne s'y trompât, le restaurateur accouda cette allégorie sur un petit autel carré où il posa deux livres, et sculpta en bas-relief un œil et une main qui tient des balances ; il profita aussi de l'occasion pour "embellir" l'œuvre originale et la rendre plus décorative en lui adjoignant une grande draperie flottante. " Le glaive également...


3ème statue, une « Sainte-Monique » à Fréjus.

2016, « Une Sainte Monique », mère désolée qui pleurait les erreurs de jeunesse de son fils. Après s'être "promenée" dans la ville : place de l'hôtel de ville, Porte des Gaulles, Villa Marie, office du tourisme... déguisée en "Vestale" ou encore "La Pleureuse", la statue est exposée à la Villa Aurélienne. "

Comme elle était destinée à la décoration d'une fontaine publique, le restaurateur lui mit sous le bras une sorte de cruche d'où jaillit un filet d'eau et elle n'a point, dans cette fonction nouvelle, perdu toute sa grâce. " Amputée d'une main ? Celle de la vignette semblait déjà avoir été ajoutée. "

" C'est Pesetti qui restaura les quatre superbes statues du mausolée d'Orner de Valbelle à la Chartreuse de Montrieux, œuvres de Chastel et de Christophe Fossaty. Ce travail fut exécuté en 1822, sur ordre du préfet du Var, Chevalier. " (Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - E. Davin - 1944)


4ème et dernière statue, « La Provence » à Toulon.

La « Provence » resta « La Provence » et s'en fut à Toulon où elle subit quelques avaries ; on l'installa d'abord sur une fontaine, dans la rue des Pucelles, mais la place était mal choisie cette charmante Provence lève l'index de la main gauche et semble exprimer par ce geste "qu'il n'y en a qu'une et qu'elle est celle-là", cette attitude indigna les jeunes toulonnaises qui à coup de pierre cassèrent l'index désobligeant. L'outrecuidante allégorie fut alors reléguée dans un jardin public. Maintenant elle est au musée. (En flânant à travers la France - par André Hallays - 1912).
La rancune des pucelles serait-elle éternelle ?


A droite, la statue qui a remplacé La Provence sur l'Ancienne Place Fontaine des Pucelles à Toulon.


" Maintenant elle est au musée " ... L'information a plus d'un siècle ! Peut-être du côté du musée des arts...


Au musée des arts, une seule statue représentant un femme mais pas d'indication et personne ne sachant son origine. Cette statue porte une couronne, mais son index ne pointe rien ! Je fais quand même une photo...


place de Pucelles Toulon
En examinant la photo, un détail m'interpelle...

... Le blason de l'ancienne province de Provence.

Confirmation par Octave Teissier qui écrivait en 1890 " Les chartreux effarouchés sans doute par l'aspect plus mondain que religieux de ces pleureuses, convenablement drapées, il est vrai, mais dont l'attitude n'était pas celle de la prière, demandèrent au sculpteur Fossaty d'en modifier le caractère général en ajoutant, à chacune d'elles, un attribut plus en rapport avec le monument qu'elles décoraient. La première statue, qui était debout, reçut une couronne, et l'urne sur laquelle elle s'appuyait prit la forme d'un écusson aux armes de Provence ; cette statue représenta dès lors la Provence pleurant un de ses enfants les plus distingués. "
staue valbelle musee art toulon pucelle tourves chateau Voilà donc notre quatrième statue...

   
... avec - photo prise en 2016 - son nouvel index !

Sauf que, la rancune des pucelles toulonnaises est probablement éternelle car notre histoire ne s'arrête pas là - rappelez-vous que nous sommes près d'un siècle après la cocasserie de la place des pucelles.

En 2019, le musée des arts a fait peau neuve et rouvre après plusieurs mois de travaux ; profitons-en pour aller voir si notre statue n'a pas bougé... Elle est bien là, mais, stupeur !

statue place des pucelles index toulon valbelle touves

Le doigt a de nouveau disparu !

" M. Teissier soutient avec beaucoup de vraisemblance que les deux statues assises sont de Christophe Fossaty, sculpteur marseillais ; les deux autres paraissent d'une autre main plus délicate et plus habile ; on a prononcé le nom de Chastel, l'attribution est plausible... "

En 2016, aucun panneau d'information ; par contre en 2019 il est indiqué "Jean-Pancrace Chastel (1726-1793) - Allégorie de la Provence, marbre, don Chevalier, Inv. 957.106.1 " mais toujours pas de référence à Valbelle et son château de Tourves, ni à l'honneur des pucelles !

Dommage, car " Combien de Toulonnais, même parmi les plus érudits, fréquentant le Musée et la Bibliothèque de la ville, ne se sont jamais arrêtés devant ce chef-d'œuvre de Chastel ! Ceux qui ont vu cette divine Provence, symbole si pur de notre cher et doux pays, ne peuvent qu'en tomber très épris. Mais que sa mirifique et immobile, beauté temporelle ne nous fasse pas oublier sa spirituelle et cartusienne origine, bien qu'une stupide légende ait voulu nous la représenter comme étant l'image de cette belle Clairon, qui fut l'amie d'Omer de Valbelle. " (Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - 1944).

Le buste d'Omer de Valbelle

Le buste d'Omer de Valbelle, en marbre, exécuté par Chastel (Grégoire Hallé, conservateur du musée des Beaux arts de Draguignan - 2021), copie de celui réalisé par Jean-Antoine Houdon, exposé au musée municipal des Arts de Draguignan.
buste mausolee joseph alphonse omer valbelle chateau tourves

" Le buste avait été enlevé de Montrieux pendant la Révolution. Il fut découvert, en 1811 par un sculpteur italien dans un moulin à huile, aux environs de Brignoles comme il était par terre, la face tournée vers le sol et servait de siège au meunier, il avait une écornure au bout du nez (il l'a toujours !). On l'abrita dans le musée de Draguignan."
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Le buste en marbre à l'Académie Française : " ... M. de Valbelle fit à l'Académie française le fonds d'un prix annuel pour l'encouragement des gens de lettres, et qu'à ce noble réveil on reconnut l'ancien ami de Mademoiselle Clairon, et tout ce qu'elle avait pu semer de littéraire dans un cœur aussi léger. " (Musée des variétés littéraires - Volume 4 - 1824).

" Le buste seul était de Houdon. Il avait été exécuté pour être placé dans la salle des assemblées de l'Académie française, en souvenir du legs que Valbelle avait fait à la Compagnie. On le mit sous les yeux du public le jour où d'Alembert lut l'éloge du bienfaiteur, et M. de Genlis, qui assistait à cette séance, rapporte que « le buste fut plus applaudi que l'éloge » " (En flânant à travers la France" - par André Hallays - 1912).

On pouvait lire au bas de la sculpture : " Joseph-Alpbonse-Omer, comte de valbelle, bienfaiteur des lettres. " (Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des lettres en France - Louis Petit de Bachaumont, 1780).

Enfin, un autre buste, en plâtre, est exposé au château de Versailles. En 2016, les maisons Brissoneau et Sothebys, proposaient chacune un buste en plâtre à la vente, estimé respectivement entre 6.000 et 8.000€ et entre 12.000 et 18.000€.

Deux anges pleureurs.

Il manque encore les deux anges pleureurs longtemps installés dans l'église paroissiale de Méounes : " Viennent également de la chartreuse... les deux anges pleureurs suspendus de chaque coté de l'autel du purgatoire et qui primitivement ornaient le tombeau du dernier marquis de Valbelle, érigé dans la chapelle des moines carthusiens. " (Histoire de Méounes - Abbé Saglietto - 1936). Ils ont malheureusement disparu, probablement volés. Une habitante de Méounes, installée dans le village depuis 1990 ne les a jamais connus. Je laisse ici une photo, un receleur qui s'ignore ou un voleur repenti retrouvera peut-être le chemin de la raison.
ange pleureur mausolee valbelle meounes

Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle, comte de Valbelle d'Oraison, de Sainte-Tulle et de Ribiers, marquis de Tourves, Rians, Montfuron et Bressiure, vicomte de Cadenet, baron du Dauphiné, de Saint-Symphorien et de Meyrargues, seigneur de Cadarache, Rougiers, Venelles, Peyrolles, Mousteyret, Levens, Le Revest, Cucuron et autres lieux, nommé maître-de-camp du régiment de Berry-Cavalerie en 1749, maréchal de camp en 1762, lieutenant- général de Provence et maréchal des camps et armées du Roi.

Il était né à Aix-en-Provence le 18 juin 1729, fils d'André-Geffroy de Valbelle, enseigne des gendarmes de la garde, et de Marguerite-Delphine de Valbelle.
chateau valbel tourve omer



On résume.

" Vendues en 1790, les statues du mausolée demeurèrent néanmoins jusqu'en 1822 dans l'église ruinée du couvent de Montrieux. A cette époque, elles furent rachetées par le préfet du Var, qui, après les avoir fait restaurer, les envoya dans les divers arrondissements de son département. "

Au cours de l'année 1844, les Chartreux entreprirent la reconstruction de leur monastère sur les anciens plans. Ils enlevèrent du chœur de l'église les derniers vestiges existants encore du mausolée de Valbelle. C'est ainsi que le cénotaphe de marbre noir qui avait renfermé le corps du marquis, fut apporté et encastré dans le mur intérieur de la chapelle des Reliques. " (Provincia, Tome XVII - 1937).
                    
Et voilà... " C'est ainsi que les Dominicains de la Sainte-Baume, les Dracénois, les Toulonnais et les Forojuliens se sont partagés les débris du mausolée de Valbelle, et que, pour reconstituer aujourd'hui ce monument, un des plus beaux et des plus célèbres de la Provence du XVIIIe siècle, il faut parcourir tout un département. " Mais tout ça c'était avant...

Place à l'imagination !

" En contemplant les restes de ce grand palais, les débris de ses fabriques, les vestiges de ses terrasses, en retrouvant sur le sol le plan des bâtiments, en découvrant parmi les ronces la place des bosquets disparus, on est émerveillé de la fantaisie du grand seigneur qui, sur ce rocher de Provence, créa cette demeure superbe.

 

On voudrait par un jeu d'imagination relever les murailles du château de Valbelle, relever les statues et les cyprès des jardins, évoquer la vie de luxe et de plaisir dont ces lieux furent le théâtre. Puis on se demande avec colère comment il a suffi d'un siècle pour que de tant de magnificences il subsiste seulement sur la colline pierreuse et dévastée huit colonnes de marbre et la parodio d'un petit obélisque. " (En flânant à travers la France" - André Hallays - 1912).

Et pourquoi pas ! Ne manquez surtout pas la fin de cette histoire, c'est ICI.

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