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Les amygdales, ou tonsiles palatines, sont des organes lymphoïdes situés au fond de la gorge. Elles font partie de l'anneau de Waldeyer qui comprend également les végétation adénoïdes (en haut du pharynx) et les amygdales linguales (derrière la langue). L'ensemble du tissus lymphoïde de l'anneau de Waldeyer participe aux défenses de l'organisme, tout comme les ganglions lymphatiques.
Amygdales palatines
Les amygdales peuvent être le siège de 3 types de pathologie : leur hypertrophie peut être à l'origine d'une obstruction des voies aéro-digestives supérieures, elles peuvent aussi s'infecter, ou encore localiser un cancer.
Amygdales hypertrophiques et obstructives.
Hypertrophie des amygdales
L'hypertrophie des amygdales peut devenir obstructive et est alors responsable d'un syndrome de haute résistance des voies aériennes supérieures et d'apnées du sommeil, notamment chez l'enfant. En effet, chez l'enfant le pharynx est de petite taille, mais les amygdales souvent grosses en raison des infections fréquentes du jeune âge. Les signes cliniques sont le ronflement, les apnées du sommeil, l'énurésie, les sueurs nocturnes, la fatigue... C'est la principale indication d'amygdalectomie chez l'enfant. Les angines, ou amygdalites. Les angines aiguës, très fréquentes causent une dysphagie importante. Elles sont généralement virales, mais aussi bactériennes. Dans ce cas, le streptocoque A est généralement en cause. Il y a alors nécessité d'un traitement antibiotique pour éviter les complications parfois graves liées à ce streptocoque : rhumatisme articulaire aigu (RAA), atteinte des valves cardiaques, glomérulonéphrite aiguë. Le phlegon para-amygdalien est une autre complication des angines. Il s'agit d'un abcès qui se forme derrière l'amygdale. C'est une complication infectieuse redoutable qui nécessite un drainage en urgence.
Le traitements des angines est médical. Mais lorsque les angines sont très fréquentes, elles justifient une amygdalectomie. Cela permet d'éviter définitivement l'apparition d'angine, mais cela n'empêche pas d'avoir des rhino-pharyngites (des rhumes avec mal de gorge). L'intervention est aussi utile pour les amygdalites chroniques, qui sont des inflammations chroniques des amygdales responsables de douleurs pharyngées récidivantes, de mauvaise haleine et d'expulsion de caséum des amygdales ou "points blancs" (amygdalite chronique caséeuse).
Angine érythémato-pultacée unilatérale
Angine au cours de la Mononucléose infectieuse (MNI)
Angine ulcéro-nécrotique
Carcinome épidermoïde de l'amygdale
C'est le cancer le plus fréquent de la cavité buccale et du cou. Il est causé par l'alcool et le tabac, mais aussi par des infections virales au papillomavirus. Au début, le cancer simule une angine qui ne guérit pas, puis il apparaît des métastases ganglionnaires cervicales. La biopsie permet de rapidement faire le diagnostic.
C'est une opération qui reste très fréquente, même si les indications sont plus ciblées qu'autrefois. On ne fait pas d'amygdalectomie systématique, mais au cas par cas. On cherche donc à respecter les amygdales qui participent aux défenses de l'organisme surtout chez le jeune enfant de moins de 4 ans. Mais lorsque leurs inconvénients deviennent plus importants que leurs avantages, il est utile de les enlever. On propose une amygdalectomie en cas d'hypertrophie obstructive des amygdales avec gêne respiratoire, en cas d'angines récidivantes, ou en cas d'amygdalite chronique résistante au traitement médical. L'opération est le plus souvent réalisée entre 4 et 8 ans, mais elle se fait aussi chez les adultes.
L'amygdalectomie est réalisée sous anesthésie générale, en milieu hospitalier, avec généralement 24 heures d'hospitalisation. Elle est toujours réalisée à distance d'un épisode infectieux, ce qui suppose un examen de la gorge avant l'intervention. Les suites opératoires sont douloureuses, rendant nécessaire un traitement antalgique (contre la douleur) et une alimentation adaptée. Le principal risque de l'amygdalectomie est l'hémorragie. Elle reste rare mais peut être grave et nécessite une hémostase en urgence. Elle peut survenir dans les première heures après l'intervention, mais aussi vers 8 à 10 jours après, au moment de la "chute d'escare" (petites "peaux" mortes qui tombent lors de la cicatrisation et qui peuvent arracher des petits vaisseaux).
Voir la fiche d'information sur l'amygdalectomie
Aspect du fond de la gorge au début et à la fin de l'intervention d'amygdalectomie (on voit bien la libération de l'espace respiratoire) :
Amygdales retirées
Aspect normal des loges amygdaliennes quelques jours après l'amygdalectomie
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