Montserrat : l'île
Avant de continuer cette aventure, il convient de parler un peu de l’endroit où j’ai atterri. Montserrat -à ne pas confondre avec le village de Montserrat en Catalogne-, nous en conviendrons, est une île antillaise. Et après ? Elle est située à l’est de la mer des Caraïbes et depuis son point culminant nous pouvons apercevoir cinq autres îles que sont la Guadeloupe, Saint-Kitts, Nevis, Antigua, ainsi que Redonda (bien que le terme d’ « îlot inhabité » siérait mieux à cette dernière).
Voilà, Montserrat c’est cette petite étoile noire. On comprend aisément que le figuré censé représenter la capitale puisse cacher l’île toute entière lorsque l’on connait ses dimensions : 17 km le long et 8 de large au maximum. J’emploie le terme « censé » étant donné que cette carte est en partie fausse, Plymouth n’est plus la capitale. Elle a été détruite en 1997 suite à l’éruption de la Soufrière (volcan qui reste en activité à l’heure actuelle). Les nuées ardentes ont littéralement recouvert toute habitation humaine.
La population est alors passée de plus de 12000 à 4000 habitants en l’espace de quelques mois seulement, un véritable exode. Un désastre pour certains, qui ont tout perdu ; non seulement leur maison, mais également leur ville natale toute entière. Un vieil homme m’a un jour fait remarquer que « c’était dur de se dire qu’il ne pourrait plus jamais revenir physiquement dans les rues de son enfance », et je dois admettre que cela m’a fait réfléchir. En effet, une zone d’exclusion a été mise en place sur une grande partie sud de l’île. Aujourd’hui elle reste d’actualité : aucune vie humaine après la frontière.
Peu à peu, une partie des exilés est revenue sur l’île. D’autres sont venus de Dominique, de République Dominicaine ou encore d’Haïti. Actuellement plus de 5000 personnes vivent sur ce territoire d’outre-mer britannique. Presque vingt ans après la catastrophe subsiste le problème de la nouvelle capitale : tous ne sont pas unanimes. Brades, Little Bay ou Saint John’s ? Une réponse se dégagera peut-être au terme des grands travaux de construction que l'île subit en ce moment.
Pour ma part, j’habite dans l’un des endroits les plus calmes de l’île, schématisé par le figuré bleu sur la carte. Aux confins des Center Hills et de leur forêt dense et de l’Exclusion Zone. Mes voisins ? Des chèvres et des poules. Quelques iguanes également.