Né à Bouy dans la Marne,
le 29 mai 1902.
Élève boursier de l'école Nungesser à
Orly.
|
1921 - Il obtient
son brevet de pilote en octobre 1921.
|
1922-
Il devance l'appel sous les drapeaux en contractant un engagement
de 3 ans d'abord au Centre d'Instruction Militaire d'Istres avant
d'être affecté comme pilote à la 8ème
escadrille du 1er Régiment de Chasse à Thionville
et se révèle être un brillant pilote de chasse.
Il y rencontre Jean Mermoz. |
|
1925-15 juin
: Il gagne la course Military Zenith à bord d'un avion
Nieuport-Delage 29
Une fois démobilisé, Guillaumet passe son brevet
de pilote de Transport public pour avion et hydravion
1926 - 13 février, Il s'engage avec Jean Mermoz
chez Latécoère pour la ligne Casablanca-Dakar.
Après le stage en atelier, il est assigné sur la
ligne Toulouse-Barcelone-Alicante puis Casablanca-Dakar.
Il fait la connaissance de Saint Exupéry et deviendront
des amis indéfectibles.
|
Guillaumet, Saint-Exupéry,
Mermoz,
pionniers de l'Aéropostale
|
1927 - En mars, il participe avec Léon Antoine,
Marcel Reine et Jean Mermoz à la recherche
et à la libération des aviateurs uruguayens prisonniers
des Maures ce qui lui vaudra les honneurs du monde entier.
1929 - 9 juin 1929,
il embarque à Marseille afin de rejoindre Jean Mermoz
à Rio de Janeiro.
Le 14 juillet suivant : il débute sur le réseau
de l'Amérique du Sud et inaugure la Ligne régulière
Argentine-Chili au-dessus de la Cordillère des Andes.
1930- le 12 mai,
il réalise la dernière partie de la Ligne 100%
aérienne du courrier entre la France et le Chili.
Le 12 juin,
c'est l'hiver dans l'hémisphère Sud, la tempête
oblige Guillaumet à rebrousser chemin et se poser à
Santiago du Chili.
Le lendemain, vendredi 13 juin 1930, il décolle
pour sa 92e traversée des Andes, aux commandes de son
Potez 25 immatriculé F-AJDZ, seul dans l'appareil.
Après avoir tenté de se faufiler par la voie du
Nord puis essayer un passage au Sud, pris dans des vents rabattants,
et en fin à cours d'essence, il tente de se poser aux
abords de la Laguna Diamenté. Son avion finit en
pylone, tête en bas.
le 15, St-Exupéry atterrit à Pacheco et
part immédiatement à la recherche de son ami.
L'avion a capoté dans les neiges à plus de 3 000
m d'altitude. La tempête est si violente que Guillaumet
doit patienter quarante-huit heures dans l'abri qu'il a creusé
sous l'avion. "S'il n'avait été seul, il
y serait resté" dira Saint-Exupéry : "un
camarade n'aurait pas eu son extraordinaire résistance,
et lui n'aurait pas voulu l'abandonner".
Il a heureusement sur lui une petite boussole
de poche que, par hasard, son chef lui a donnée quelques
jours auparavant. Mais ni corde, ni piolet. Aucune pratique de
la montagne. Aucun espoir de s'en tirer. Ce qui le met en marche
d'abord, c'est le désir de mettre son corps bien en évidence
pour qu'on le trouve mort au cas où, car il songe que
sa veuve devra attendre quatre ans avant de toucher la prime
si sa mort peut être niée. Rien pour se chauffer,
rien à manger.
Mais surtout la grande préoccupation : ne pas s'endormir.
Il choisit pour se reposer des rochers en pente telle, qu'il
ne peut s'y maintenir qu'éveillé. Terrible tentation
de se laisser aller au sommeil, dans un voluptueux engourdissement.
Le 3ème jour, il dégringole au fond d'un ravin
d'où il ressort complètement trempé. Il
revient en arrière, gravit une pente de 1000 m pour se
sécher au soleil.
Durant quatre jours, aucune nourriture ; il craint de perdre
conscience. Il concentre sa volonté sur ses pensées.
Au bout de cinq jours et quatre nuits, c'est enfin la rencontre
avec une femme et un enfant, semble t'il. Guillaumet est sauvé.
Le 19 juin 1930, Guillaumet est retrouvé à
San Carlos dans la cabane d'un chasseur de Pumas ?.
|
|
Guillaumet est sauvé mais dans un état épouvantable,
momifié, visage, pieds et mains calcinés (TI, Terre
des Hommes, note, p1016).
"Ce que j'ai fait, aucune bête ne l'aurait fait"
dira t'il à Saint-Exupéry.
L'intelligence et la volonté de Guillaumet !
Saint-Exupéry dédie dix ans plus tard son livre
"Terre des Hommes" à son ami Guillaumet.
Guillaumet aura effectué 393 traversées
de la Cordillère des Andes.
1934 -
Rappelé en France à la nouvelle compagnie Air
France qui a racheté l'Aéropostale, Guillaumet
participe avec Mermoz à sa première traversée
de l'Atlantique Sud le 25 septembre 1934, à bord
de l'avion trimoteur Couzinet 70 "Arc en-Ciel"
dans le sens Amérique du Sud-France.
Guillaumet succède à Mermoz
dans les traversées régulières de la Cordillère
des Andes après que Mermoz ait vaincu et maitrisé
la montagne avant lui infranchissable. Quand Mermoz appelle Guillaumet
auprès de lui pour survoler l'Atlantique, Reine prend
la suite de Guillaumet.
C'est le même type d'appareil qui servit
aux 3 hommes, le Potez-25 qui n'avait pas de radio à
bord, pas d'instruments pour naviguer sans visibilité,
pas de cabine couverte, pas d'oxygène et dont un moteur
unique assurait la sécurité.
Dans cet avion, il fallait braver le gel des très hautes
altitudes, les brumes aveuglantes, les vents violents et les
tempêtes de neige au milieu des cirques et défilés
dangereux.
1936 - 7 décembre, Guillaumet qui est chef de l'hydrobase de Dakar,
accueille pour la dernière fois Jean Mermoz avec
tout l'équipage de l'hydravion postal le Latécoère
300 "Croix-du-Sud". Il assiste au décollage
puis au retour de l'appareil et assiste aux tentatives de réparation
sur le réducteur d'hélice défaillant. Aucun
avion disponible dans l'immédiat.
Apprenant la disparition du "Croix-du-Sud",
Guillaumet le cherche pendant deux jours en vain aux commandes
du Farman F 2200F-AOXEM "Ville de Montevidéo"
enfin réparé.
1938 - Il s'attaque
à l'Atlantique Nord, le 23 aout, il rallie Port
Washington parti de Biscarosse aux commandes du Latécoère
521 "Lieutenant de Vaisseau Paris" après
un vol cumulé de 38 heures. Le Laté 521 "Lieutenant
de Vaisseau Paris" fait partie des premiers hydravions
géants transatlantiques de l'histoire de l'aéronautique.
1939- Les 14
et 15 juillet, il rallie sans escale New York à Biscarosse
après 28 heures et 27 minutes parcourant 5 875 km à
la moyenne de 206 km/h dont 2300 km avec un moteur stoppé.
Pour l'occasion son ami Saint-Exupéry a pris place dans
l'appareil en tant que passager. Il obtient le Ruban bleu du
record de la traversée par hydravion.
Seconde guerre mondiale
|
Guillaumet demande à être
affecté dans une unité de combat aérienne
et principalement dans la chasse.
Mais en raison de son âge (37 ans) et de son expérience
dans les lignes commerciales, indispensables pour relier l'empire
colonial français et les puissances alliées, on
lui refuse d'intégrer l'aviation militaire.
Il effectuera cependant des missions de reconnaissance au-dessus
de l'Atlantique avec le capitaine Paul Codos, aux commandes
du Farman F 2234 n°1 F-AQJM "Camille Flammarion",
dans le but de localiser un croiseur cuirassé.
Le 1er décembre 1939, Guillaumet est rattaché au
réseau d'Afrique puis après l'Armistice de juin
1940 aux réseaux des Lignes d'Orient.
|
27 novembre 1940 : Dernier vol
Le 27 novembre 1940,
Henri Guillaumet, aux commandes du quadrimoteur Farman
F 2234 n°3 "Le Verrier" immatriculé
F-AROA, identifiable à ses bandes d'armistice orange
imposées par les Allemands, décolle du terrain
de Marignane pour se rendre à Beyrouth convoyant Jean
Chiappe promu Haut-Commissaire de Syrie et du Liban.
L'équipage est composé du pilote Marcel Reine
autre pionnier de l'Aéropostale, du radio Jean Le Duff,
des mécaniciens Fernand Franquès et Lucien Montaubin
alors que le Capitaine Nicolas a pris place en tant que
second passager.
Soudain dans le ciel à 12 h 05, alors qu'il vole au-dessus
de la Méditerranée à environ 90 kms des
côtes africaines, un cri de détresse : " Sommes
mitraillés
Avion en feu ! SOS ! SOS... "
L'avion disparaît en mer
pris à partie et
abattu par un chasseur italien.
"Guillaumat est mort. Il me semble
que ce soir je n'ai plus d'amis.
Sa disparition, il va
me falloir si longtemps pour l'apprendre, et je suis déjà
lourd de cet affreux travail"
On vieillit donc si vite ! Je suis le seul
qui reste de l'équipe Casa-Dakar. Des anciens jours de
la grande époque des Breguet XIX, Collet, Reine, Lassalle,
Beauregard, Mermoz, Etienne, Simon, Lécrivain, Ville,
Verneilh, Riguelle, Pichodou et Guillaumet, tous ceux qui sont
passés par là, sont morts et je n'ai plus personne
sur terre avec qui partager des souvenirs.
Me voilà vieillard édenté et seul, qui remâche
tout cela pour lui-même. Et d'Amérique du Sud, plus
un seul, plus un
Je n'ai plus un seul camarade au monde
à qui dire : "Te rappelles tu ?"
Quelle perfection dans le désert. Des huit années
les plus chaudes de ma vie, il ne reste plus que Lucas, qui n'était
qu'agent administratif et qui est venu tard à la ligne,
et Dubourdieu avec qui je n'ai jamais vécu car il n'a
jamais quitté Toulouse.
Je croyais que ça n'arrivait qu'aux très vieilles
gens, d'avoir semé sur leur chemin, tous leurs amis, tous.
(Saint-Exupéry Lettre au général
X du 1er décembre 1940).
|