Charles Juliet écrit ceci à propos de ce tableau :
Ce qui frappe d'emblée, c'est la sobriété des couleurs, leur nombre restreint, et l'importance
des lignes verticales et horizontales.
Le sujet est banal : une pomme sur un buffet installé devant un lambris au-dessus duquel se
découpe un pan de mur.
Pour échapper à la banalité du sujet, animer cette structure rigide de lignes qui se coupent à
angle droit, Giacometti introduit de légers décalages, crée de subtiles dissymétries. Le meuble
est déporté sur la gauche, la pomme, sur la droite. Le tiroir droit et le tiroir gauche, d'inégales dimensions, sont traités différemment, de même que les parties sous-jacentes, et les deux portes.
Mais ce qui attire l'attention, ce sont les bords latéraux du plateau sur lequel se trouve la pomme :
ils sont tracés en perspective et supposent deux points de vue différents, aucun des deux d'ailleurs ne se confondant avec le regard du peintre.
La sécheresse de cette analyse me laisse glacée. L'oeuvre de Giacometti vous saute au visage, vous arrache des larmes pour peu que vous soyez sensible à la douleur intérieure qu'elle véhicule.
Il se trouve également que ma mère ressemblait étonnamment à son modèle.
Bibliographie:
Giacometti , par Charles Juliet. P.O.L, 2007
https://www.fondation-giacometti.fr/fr/evenement/137/lhomme-qui-marche
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire