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    1987         VICTOR ou les enfants au pouvoir      

       de Roger VITRAC

     

             28 mars, 7, 8, 9, 10 et 11 avril au C.C.A.

     

     

     

     

     

    Nous retrouvons l’envie de repartir pour une nouvelle épopée ! Fouiner dans le théâtre français moderne, c’est toujours un plaisir à partager avec l’équipe, et le public.

    Ce sera aussi un retour momentané dans la salle du C.C.A. (Cercle Catholique Aloysia) où est installé le Théâtre Alsacien de Sélestat. J’entretiens de bons contacts avec les présidents-metteurs en scène successifs : Norbert BLANC, Robert LEIMACHER et Paul GROSSHANS. J’extrapole pour souligner que Frédéric RIES (qui nous rejoindra en 2005) prendra le relais.

     

    La pièce très contestataire de Roger VITRAC, auteur emblématique du théâtre surréaliste et absurde, a une construction intéressante et tout à la fois dérangeante.

     

    Un enfant de 9 ans, Victor, refuse d’entrer, le jour de son anniversaire, dans le monde des adultes en mettant à bas tout l’équilibre de la famille. Il est cruel, tendre, cynique !

    Jean-Marie WOLFF (toujours sous le pseudo de Jérôme Criquet) campe un garnement  méchant et plein de réparties face à des parents ridiculement bourgeois, les Paumelle, joués avec belle humeur par Claire LAUTH et Michel LITZLER (pseudo Tiller) : une mère qui s’attache à sauver les apparences et un père volage ; mais aussi face à une bonne délurée,  Marie-France CASPAR, qu’il entraîne dans son jeu de cache-cache.

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il forme avec sa petite copine Esther – Annie (le « y » viendra plus tard !) MULLER y est craquante – un duo de l’enfance se fichant de tout.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les Magneau, parents de la petite, permettent des compositions réussies de René FERRY (un Antoine déglingué qui ira jusqu’au suicide) et NINA.  On y croise encore dans une succession de situations et de répliques souvent « ubuesques », un général d’un autre temps pour lequel André BERNHARD s’est fait la tête de l’emploi et qui encourage le petit couple à flirter.

    On se souvient de la scène :

    Esther : « Friselis, friselis,

    Victor : « Résos, résos… »,

    une Ida Mortemart repérée par ses flatulences sans que Béa (devenue WEICHEL) perde de sa superbe, une grande dame, Denise FERRY, et aussi Monique DOTTOR (pseudo Maria Vinca) dans un rôle de bonne, enfin Jacky FRITSCH dans celui du docteur.

     

     

     

    Douze acteurs partagent avec le public le plaisir de cette folle histoire. On y trouve la fantaisie, la satire, l’absurde teintés de désespoir. on peut dire que tout le monde est toqué  et le « Victor » a bien raison de foutre le bordel ! Mais après avoir bien ri, l’auteur fait mourir la plupart des personnages un peu comme le fera Boris Vian plus tard.

    D’ailleurs, la dernière réplique de Lili, la bonne, et de la pièce est : « Mais c’est un drame ! ». Rideau.

     

     

     

    C’est un gros travail sur le décor, basé sur l’utilisation de drapés. Il faut aménager l’espace du CCA pour donner vie à de nombreux lieux et les éclairer.

    À ce propos, un jeune technicien, Jean-Marie OBERLIN, vient rejoindre Christophe KAM, régisseur en chef, et Philippe KOLB son assistant.

    Jean RISACHER, notre amical illustrateur, fait preuve d’un talent renouvelé pour la réalisation de l’affiche. On retrouve au premier plan, le petit Victor qui explose un vase.

     

     

    @ l’œil en coulisse

     

    # Jean-Marie raconte : « Les claques pleuvaient. Pour la première, Michel avait mission de ne pas feindre. Gaucher, il ne maîtrise pas sa droite ! Et me voici groggy sur scène et à moitié sourd pendant 30 secondes, à jouer les indifférents. »

     

     

     


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