16 août 2016 ~ 0 Commentaire

Xavier Joseph Vallat : ancien du 114e BCA, sympathisant du « nationalisme intégral » de l’Action française.

xavierVallat

Antisémite, il estime qu’il existe un refus de l’assimilation par les Juifs. Parallèlement, il réclame dès 1930 la dissolution des obédiences maçonniques et défend l’enseignement catholique. Il sera condamné à l’indignité nationale à vie.

 

Xavier Joseph Vallat, né le 23 décembre 1891 à Villedieu (Vaucluse) et décédé le 6 janvier 1972 à Annonay (Ardèche), est un avocat, journaliste et homme politique français de droite, puis d’extrême droite. Vice-président du groupe parlementaire de la Fédération républicaine (droite) dans les années 1930, son nom reste attaché à l’antisémitisme d’État du gouvernement de Vichy.

L’ascension d’un orateur

Xavier Vallat est le dixième des onze enfants de Jean Auguste Cyprien Vallat (1844-1920) et de Thérèse Victorine Morlat (?-1937). Outre trois enfants morts en bas âge, le couple a élevé : Victorine ; Marie ; Rose ; Adolphe, mort le jour de Pâques 1904 ; Adolphine, décédée 15 jours après ce dernier. Leur neuvième enfant, Alphonse Marius Alexandre (1890-1915), soldat du 173e régiment d’infanterie, est mort durant la Grande Guerre. Xavier, le dixième et enfin Gérarda, entrée en religion sous le nom de sœur Marie de Rosaire, complètent cette fratrie. Xavier Vallat a été élevé dans un milieu profondément catholique. Il milite à l’Association catholique de la jeunesse française avant de devenir un sympathisant du « nationalisme intégral » de l’Action française. Il épouse Marie-Louise Brossard.

Licencié ès lettres, il enseigne à partir d’octobre 1911 au Collège catholique d’Aix-en-Provence ; il est alors professeur en classe de 5e. Mais il n’y reste que deux ans, étant appelé à effectuer son service militaire en octobre 1913 au sein du 61e RI caserné à Aix. C’est avec cette unité du XVe corps qu’il part en guerre et sera blessé une première fois le 26 août 1914. Durant le conflit, il est affecté au 114e BCA (bataillon de chasseurs alpins) et sera gravement blessé lors d’un combat qui lui fera perdre une jambe. Contrairement à ce qui a été souvent écrit, il n’a pas perdu son œil droit durant la Première Guerre mondiale, une maladie en étant plus exactement la cause.

En 1919, il est élu député de l’Ardèche et conseiller général du canton de Saint-Félicien. Battu en 1924, il rejoint l’année suivante la Fédération nationale catholique, puis, en 1928, les Croix-de-feu qu’il quitte à l’arrivée du colonel de la Rocque.

Antisémite, il estime qu’il existe un refus de l’assimilation par les Juifs. Parallèlement, il réclame dès 1930 la dissolution des obédiences maçonniques[1] et défend l’enseignement catholique.

Réélu député en 1928, il est également élu maire de Pailharès en 1935. Il est réélu député en Ardèche au premier tour des élections de 1932 et en 1936.

Xavier Vallat s’illustre à la chambre comme excellent orateur ; son adversaire, Ludovic-Oscar Frossard, le qualifie ainsi, en 1937, d’« orateur le plus redoutable de la droite ». C’est alors une personnalité importante de la droite, vice-président du groupe parlementaire de la Fédération républicaineet obtenant 150 voix, le 4 juin 1936, en tant que candidat d’opposition à l’élection du président de la Chambre des députés, poste remporté par Herriot.

Le 6 juin 1936, il commence par remercier le nouveau president du Conseil Léon Blum d’avoir nommé des femmes dans son Gouvernement, ajoutant qu’il y voit le signe que le Gouvernement obtiendra très rapidement du Sénat (dominé par les radicaux et les radicaux-socialistes) le vote d’une loi accordant le droit de vote et d’éligibilité aux femmes, ce qu’il appelle de ses vœux, suscitant les vifs applaudissements de la droite. Puis après avoir évoqué les émeutes du 6 février 1934, propos qui suscitent une suspension de séance ordonnée par Herriot, il interpelle le nouveau président du Conseil en déclarant : « Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif ». Ces propos soulèvent l’indignation de la gauche, mais Vallat est soutenu à droite. Il affirme ensuite : « pour gouverner cette nation paysanne qu’est la France, il vaut mieux avoir quelqu’un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol, qu’un talmudiste subtil ». Du moins, ce sont les propos officiellement rapportés : Vallat semble avoir été encore plus violent.

Vallat était habitué à ce genre de propos, ayant accusé en 1934 Blum d’incarner « la voix d’Israël ». L’historien Laurent Joly note ainsi :

« Pour la première fois, un député d’envergure nationale, et non plus un marginal du style Baudry d’Asson, Denis ou Delahaye, défend ouvertement, en l’ argumentant, une analyse de l’antisémitisme non racial. Pour la première fois, l’antisémitisme parlementaire vise directement un homme politique juif, non plus sous la forme de développements généraux ou d’insultes fusant de l’hémicycle, mais sous la forme d’une attaque préméditée et rédigée. Il est à noter que Vallat ne se contente pas d’agresser Léon Blum mais qu’il s’en prend aussi, en passant, à Georges Mandel, censé, pourtant, être l’un de ses amis politiques. »

 

 

Sous Vichy

D’abord associé au gouvernement de Vichy comme secrétaire général aux anciens combattants, il prend à la fin mars 1941 la tête du Commissariat général aux questions juives, nouvellement créé. Hostile à toute politique antisémite brutale de Vichy en zone Sud, prenant notamment en charge le second statut des Juifs (plus restrictif que celui d’octobre 1940) et leur recensement (2 juin 1941) ainsi que la loi du 22 juillet 1941 qui organise l’appropriation et la liquidation des biens juifs par le régime de Vichy.

Partisan d’une exclusion des Juifs de toute responsabilité au sommet de l’État, il ne partage pas les préoccupations raciales et exterminatrices des nazis. Xavier Vallat avait ainsi toléré un discret maintien en activité des Éclaireurs Israélites de France et faisait remettre aux maires en zone occupée qui le sollicitaient des formulaires en vue de la fabrication de faux papiers (cf. auditions à son procès – le procès de Charles Vallat – bibliographie ci-dessous). Les autorités allemandes, le jugeant trop modéré et collaborateur indocile, exigent sa démission et imposent en en 1942 son remplacement par Louis Darquier de Pellepoix. Du 29 juin au 19 août 1944, il remplace Philippe Henriot au micro du Radio-Journal de Vichy.

 

Après guerre

En 1947, Xavier Vallat est condamné à dix ans d’emprisonnement et à l’indignité nationale à vie.

Il est libéré en décembre 1949 et amnistié en 1954. Après la guerre, il poursuit ses publications (il écrit notamment sur Charles Maurras) et devient chroniqueur au journal Aspects de la France, périodique issu de l’Action française. Il est enterré à Pailharès, en Ardèche.

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Xavier_Vallat

 

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