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Mon regard sur le « saint Sébastien évanoui » d'Antonio de Bellis

Publié le par Jean-Yves Alt

Devant cet adolescent laiteux, comme une statue déposée dans cette clairière, mon regard a d'abord été attiré par les muscles puissants de ses cuisses et mollets et leur galbe imposant.

Le reste du corps pourtant harmonieux est resté imprécis comme dans la visée d'une caméra très performante où seul un détail est soigneusement mis au point.

Je l'ai débarrassé immédiatement – comme l'aurait fait sainte Irène – de ses flèches et de son lien le retenant à l'arbre.

C'est alors que je crus qu'il s'éveilla :

Sébastien fit un mouvement : cette courbure accentuée qui se place au-dessus du genou parut gonfler un peu, puis se retira. Il se coucha sur le drap abandonné là, un bras sous la tête, étendit ses longues jambes aux cuisses magnifiques. Cuisses opalescentes, à la courbe extérieure convexe, pleines des quelques rayons de ce soleil qui percent à travers le ciel d'orage.

Indifférent à ma présence, il s'endormit, je crois, et dans la rêverie de son sommeil, je me remémorais, en surimpression, un tableau de Girodet, Endymion, où un mol pénis repose sur une belle cuisse comme sur un doux oreiller.

Et mon œil dévalait toujours cette cuisse, ce genou bien sculpté. Encore elle cette jambe au mollet gonflé, à la cheville mince, comme continuation naturelle de la cuisse, ainsi qu'une fleur est l'épanouissement de sa tige, ce pied cambré aux orteils nacrés.

Antonio de Bellis, Saint Sébastien évanoui, 1640 ?

Huile sur toile, Orléans, Musée des Beaux-Arts

Il fit un mouvement soudain dans son sommeil et, changeant un peu de position, dégagea l'autre jambe qui vint se presser contre celle que j'admirais tant : deux cuisses si belles, serrées l'une contre l'autre.

SEBASTIEN-DE-BELLIS-DETAIL.jpg

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