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  • Réac, atrabilaire, mais non sans expérience le justifiant. Sens de l'humour permanent, mais hélas sens de la réalité qui s'échappe de jour en jour. Par contre, même houleux, j'aime bien les échanges de point de vue. Et sur tous les sujets.
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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 20:27

aulnoy4 Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy, dite la comtesse d’Aulnoy ou Madame d’Aulnoy

      (Fille de Claude Le Jumel et de Judith Angélique Le Coustelier, marquise de Gudanne)

Née vers 1650 à Barneville-la-Bertran, en Normandie (département du Calvados), et décédée à Paris le 12 ou 13 ou 14 janvier 1705.

En 1666, en dehors de sa volonté, elle épousa François de La Motte, baron d’Aulnoy en Brie (1). Cet homme étant beaucoup plus âgé qu’elle (de plus joueur, coureur, homosexuel, alcoolique et endetté jusqu’aux narines), elle fut impliquée, en 1669, dans une fausse corruption accusant à tort son mari dans une tentative de régicide (Pour le coup, ce dernier fut alors embastillé).

Deux de ses complices normands furent décapités en place de grève (2), tandis qu’elle fut contrainte à l’exil en Flandre, puis en Angleterre, puis en Espagne, en 1679 (3). Cette période, controversée par de nombreux historiens, laisse une ombre de vie scandaleuse, autant pour Madame d'Aulnoy que pour la marquise de Gudanne. Beaucoup évoquent un séjour dans un couvent, d'autres à la Conciergerie d'où elle fut libérée mystérieusement, d'autres encore parlent de longs stages parisiens en  toute quiétude.

Ce fut à Madrid, en 1681,  qu'elle apprit son heureux veuvage (union qui lui laissait pourtant quatre enfants, dont trois filles non reconnues par La Motte - son fils unique et sa fille aînée étant morts en bas âge).

Sans que l’Histoire nous rapporte avec exactitude les raisons (4) qui la fit obtenir la grâce de Louis XIV, nous la retrouvons à Paris en 1685, où, quelques temps après, elle tint salon rue Saint Benoît (5)  ; salon fréquenté par la haute aristocratie ainsi que par nombreux artistes et écrivains de cette époque. Elle-même avait auparavant beaucoup paru au salon de Madame Lambert, où elle fit la connaissance de Fénélon.

Reconnue historiographe d'une grande éloquence, en 1698, elle est admise à l'Académie des Ricovrati (gens de lettres de Padoue) où elle sera surnommée la "Clio" (muse de l'Histoire dans la mythologie grecque).

Parmi ses nombreux amis et amies, nous comptons Charles de Saint-Evremond, Julie de Murat, Marie Jeanne l’Héritier de Villandon, Antoinette Du Ligier de La Garde Deshoulières, Marie Anne de Bourbon-Conti, Anne Marguerite Petit Dunoyer, ainsi que la malheureuse Angélique Nicole Ticquet, décapitée en 1699 pour tentative d’assassinat, et dont notre Madame d’Aulnoy fut accusée un temps de complicité.

Pour sa part, elle trouva la mort paisiblement à son domicile quelques années plus tard, et fut inhumée à Saint-Sulpice, laissant derrière elle le souvenir d’une historiographe (6), une femme de lettres remarquable, mais surtout la créatrice des contes de fées littéraires (7).

 

En dehors d’une qualité littéraire, parfois contestable, notons cependant chez cette femme une énorme qualité d’audace : fruit  d’une vie tumultueuse, dont les rancunes ne cessent de se traduire « masquées » dans la majorité de ses textes.

Humbles, nous y verrons une création, une production fortement liée aux vicissitudes de son existence qui ne fut pas celle de tout le monde.  C’est-à-dire aussi autant de courbettes obligeant une femme du XVII è siècle.

Entendons ici également que cette fameuse Audace ne saurait être une priorité masculine : son œuvre – l’œuvre de Marie-Catherine -  demeure, en son ensemble, une satire particulièrement osée pour l’époque. Certes, toujours certains mystères survolent la quantité de grands portails qu’elle aurait franchi, mais retenons, en dehors de cela, qu’elle fut ni Aliénor d’Aquitaine, ni Madame de Maintenon (une autre femme de calcul différent). Sans conteste, sa renommée aurait été davantage bien au-dessus de celle de Charles Perrault.

 

Notes :

(1) Noces célébrées en l'église Saint-Gervais, à Paris, le 6 ou le 8 mars 1666.

(2) Ces deux hommes furent l'un l'amant de Madame d'Aulnoy, l'autre celui de la mère de cette dernière (Monsieur de Courboyer).

(3) Elle rejoignait sa mère, elle aussi contrainte à l'exil.

(4) Il semblerait qu'elle remplissait une mission d'espionne au service de la France.

(5) Nommée rue de l'Égout à cette époque.

(6) Considérée comme telle seulement à partir de 1693, lors de la publication de ses Mémoires historiques.

(7) Tout comme l'expression "Il était une fois...", introduisant la plupart de ses textes, la paternité du conte de fées en revient cependant à Charles Perrault, son contemporain ayant édité avant elle (Pourtant, déjà, en 1690, Mme d'Aulnoy insérait un conte à l'intérieur de son roman "Histoire d'Hippolyte, Comte de Douglas"). De toute façon, dans les deux cas, notons que les fées, les princes et les jolies jeunes filles en péril furent abondamment évoqués dès le XII è siècle.

 

Œuvres :

 

Sentiments d'une âme pénitente  

Le retour d'une âme à Dieu  

1690 : Histoire d'Hippolyte, Comte de Douglas   (roman publié en 2 volumes, et inspiré de personnages historiques. Sa première édition fut dédiée à la princesse de Conti)

1690 : Mémoires sur la cour d’Espagne

1691 : Relation du voyage d’Espagne

1692 : Mémoires des aventures singulières de la cour de France

1692 : Nouvelles espagnols

1693 : Nouvelles ou Mémoires historiques, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable dans l’Europe, tant aux guerres, prises de places, batailles sur terre et sur mer, qu’aux divers intérêts des princes, souverains qui ont agi depuis 1672 jusqu’en 1679

1695 : Mémoires sur la cour de Londres

1696 : Mémoires secrètes de Mr L.D.D.O., ou les aventures comiques de plusieurs grands princes de la cour de France

1697 : L'île de la félicité (premier conte du genre merveilleux)

1697 : Les contes de fées (recueil de contes en 3 volumes édités par Claude Barbin)

  (Finette Cendron )

  (Gracieuse et Pernicet )

  (La princesse printanière )

  ( La princesse Rosette )

  ( L'oranger et l'abeille )

 ( La grenouille et le Lion Fée  ou  La grenouille bienfaisante  )

  (L'oiseau bleu  )

(Le Dauphin ou Le Dolphin )

Fortunée ou Felicia et le Pot de roses )

  (Le prince lutin )

  (La bonne petite souris  )

  (Le mouton )

(L'Histoire de Boucle d'or jolie ou  La belle aux cheveux d'or)

  ( Le nain jaune )

(Babiole)


  ( La biche au bois )

- 1698 : Les contes nouveaux ou Les Fées à la mode ( volume supplémentaire de contes édités par Claude Barbin)

 

(Serpentin vert

 (La chatte blanche )

 (Le rameau d'or )

  ( Le Pigeon et la Colombe )

  ( Le prince marcassin )

(Belle-Belle ou le Chevalier fortuné)

(La princesse belle étoile)

 

 

- 1703 : Le comte de Warwick

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