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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 07:00

http://www.regietheatrale.com/index/index/thematiques/auteurs/Roussin/roussin_photos/roussin_fin.jpgGallimard a récemment publié un livre de Françoise Giroud (dont je proposerai une recension dans quelques jours) paru en 1952 : Françoise Giroud vous présente le Tout-Paris. Parmi les personnages consacrés auxquels la future directrice de L’Express se … consacre, on trouve André Roussin.

 

« Je vous parle d’un temps » … Vous connaissez la rengaine. Quand j’étais jeune ado, Roussin avait une cinquantaine d’années. Il était alors un des monuments du théâtre de Boulevard. Quasi intouchable. Sa réputation était parfaitement méritée : c’était un homme de très grand talent, incarnant parfaitement le changement dans la continuité. J’eus le grand bonheur d’assister à une représentation de Bobosse (avec François Périer et Maurice Biraud), une pièce douce-amère, pour finir assez innovante, et qui fut jouée 1 500 fois.

 

Bien sûr, Roussin finit Académicien français. Son prestige, son autorité étaient tels qu’il put aborder des sujets très dérangeants pour l’époque, en particulier pour les spectateurs du théâtre de boulevard : dans Les Œufs de l’autruche, un commerçant conformiste (joué par Pierre Fresnay) finissait par accepter l’homosexualité de son fils (forcément styliste dans la mode). En 1951, Lorsque l’enfant paraît (avec André Luguet et Gaby Morlay) traitait courageusement du thème de l’avortement.

 

Je ne suis nullement un spécialiste de l’œuvre d’André Roussin (y en a-t-il, d’ailleurs ?), mais je me dis que s’il avait suivi la règle édictée par Jean-Paul Sartre selon laquelle un vrai écrivain doit écrire contre lui-même, il nous aurait offert une tout autre œuvre, et d’un tout autre acabit.

 

Françoise Giroud nous dit dans son livre que Roussin écrivait parfois « des vers cruels », pour son fils, mais que personne ne les connaissait. Elle cite ce court poème :

 

   Pour qu’ils soient à l’abri du vent

   Du très grand vent de ce pays

   On fait jouer les enfants en colonie

   Au pied de la Falaise

   Et là on les sait à l’abri

   De temps en temps

   Le vent

   Détache une pierre du rocher

   Qui en tombant

   Écrase de temps en temps

   Quelques enfants

   Mais les survivants

   Ne s’enrhument pas. Leurs parents

   Sont contents

   Ils savent les enfants

   À l’abri du vent.

 

Extraordinaire, non ?

 

 

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commentaires

O
To some "cruel" André Roussin is a good book describing in detail about the person and different individuals and i can say that this information is needed and is a help tip for the first timers. i have saved the page and the contents for more of such reads in the future too.
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P
Sauf que la vôtre ne doit pas s'effeuiller quand on la consulte...<br /> Je l'ai trouvée abandonnée dans une caisse de livres "offerts" à la bibliothèque dont je m'occupais , il y a une dizaine d'années.<br /> je l'ai récupérée parce que j'aime le style de Françoise Giroud et que ça m'amusait de retrouver les personnages dont on parlait quand j'étais gamine. Bien loin alors d'imaginer que ce bouquin<br /> serait un jour réedité.
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P
Hé oui!les dégâts du "politiquement correct" sont incommensurables!<br /> Si André Roussin avait osé écrire, ce qu'il pensait...<br /> Amusant: j'ai ce livre de Françoise Giroud dans l'édition 1952... il attend sur une pile que je lui fasse une toilette..<br /> Sacrée bonne femme, Françoise Giroud!
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B
<br /> <br /> Les grands esprits se rencontrent toujours. Avec ma nouvelle édition, je n'ai que 60 ans de retard sur vous.<br /> <br /> <br /> <br />