"... Dernière sentinelle des Corbières, Alaric forme un grand dôme voûté, un vaste anticlinal orienté est-ouest, résultat d'une forte pression tectonique pyrénéenne ..." Extrait du livre "Carcassonne et le pays carcassonnais" aux Nouvelles Editions Loubatières, que je recommande sans hésiter pour la qualité des textes et des photos.
Outre le plus haut sommet, le Signal d'Alaric, deux autres pics complètent le mont :
le Roc de l'Aigle, 527 mètres et le Rocher de Belaussel, 438 mètres.
Le mont s'étend tranquillement sur 12 kilomètres.
Pour commencer, la route descend un peu. Ensuite, se sera une autre histoire
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Mais pourquoi ce nom, Alaric, qui est aussi celui de deux rois Wisigoth ?
..... Après que la paix fut conclue , Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la région de l'Aquitaine actuelle qui furent plus tard étendues vers l'Espagne. Au début, les Wisigoths partagèrent l'Espagne avec les Vandales et les Alains; mais eurent vite fait d'écraser ces derniers et de rendre la vie si difficile aux Vandales qui partirent vers l'Afrique à la recherche de conquêtes plus faciles.
Euric, le second grand roi des Wisigoths, unifia les diverses factions et, en 475, força les Romains à leur accorder l'indépendance complète. À sa mort, les Wisigoths avaient créé le plus puissant des états succédant à l'empire romain d'occident.
Lors de sa plus grande extension, avant 507, le royaume wisigoth comprenait l'Aquitaine ainsi que toute la péninsule ibérique sauf de petits secteurs dans le nord appartenant aux Basques et le royaume de Suevi dans le nord-ouest. En 507, les Francs prirent le contrôle de l'Aquitaine, et en 554, l'Andalousie et Grenade furent perdus par la « reconquête de l'ouest » de l'empereur byzantin Justinien 1er.
Lire aussi l'histoire de Alaric II.
Les Wisigoths (en allemand Westgoten, ou Goths de l'Ouest), ou
Tervinges,
étaient un peuple germanique, issu de la Suède méridionale incorporé tardivement dans
l' Occident romain.
Après la chute officielle de l'Empire romain occidental (476), les Wisigoths ont continué pendant près de 250 ans à jouer un rôle important en Europe occidentale.
C'est à coup sûr le peuple barbare le plus prestigieux d'Europe, du fait sa longue histoire, de ses origines mythiques et par les traces qu'il laissa longtemps dans les
esprits.
Houla ! le chemin est droit, mais la pente est rude !
Non, non, nous ne passerons pas par là ! D'autant qu'il commence à faire chaud.
Les wisigoths sont adeptes d'une hérésie orientale dite d'Arius qui développe un
christianisme remettant en cause la nature divine du Christ. Cette hérésie conduira Clovis à fédérer les Francs pour annexer la région (VIième siècle).
S'ensuit une longue période de troubles où la région est déstabilisée.
Un peu plus loin, un chemin part sur la gauche, plus large, moins pentu, mais plus long. Pratiquement que des avantages.
Continuons notre histoire, puisque le chemin est facile.
Il reste donc des traces de la présence Wisigothique en Languedoc,
en particulier le nom donné à cette "montagne".
Vaincu et tué par Clovis lors de la bataille
de Vouillé, une légende veut qu'Alaric II vint se faire enterrer là avec ses femmes, ses éléphants, son or, en 507. Mais où est enterré le trésor ?
Depuis les origines, Alaric fut une "frontière" entre Rome et la cité de Carcassonne. On trouve une
appellation Monte Ruffus jusqu'en 1033,liée à une bulle de Gélase III.
A propos de la notion de frontière en Languedoc Roussillon, à lire :" L'ancienne frontière, entre Mythe et histoire, un espace de l'entre deux" par Marc Pala, dans la collection Les Carnets du Parc N°8, éditée par la Région Languedoc Roussillon.
La sagesse nous a abandonné ! Sans hésiter, tels les "verrückten Katharen", nous choisîmes le chemin pentu ! Pour la beauté du geste sans doute.
Nous passons au pieds de cette falaise calcaire.
Heureusement, nous sommes encouragés par les cigales.
On voit bien ici le dénivelé, et en fond la plaine viticole
et son terroir fameux de Boutenac.
Tout en bas le village de Camplong. On est déjà bien haut.
Et voilà, nous y sommes. Enfin, presque.
Une belle vue sur la plaine et en fond, le Mont Tauch.
On devine le Canigou, voilé, un peu plus à droite
Le fruit de l'érosion
Un peu plus à droite, une descente a-pic.
Le Mont Tauch à gauche. A droite le Canigou
Approchons encore un peu. En bas, le village de Ribaute.
En se retournant, on fait face à l'un des trois sommets.
La falaise se termine par ce gros bloc de rochers, dans lequel on distingue un trou.
Allons voir de plus près..... Interessant !!
Il nous faut aller jusqu'à l'antenne, le Signal d'Alaric. Nous serons à 600 mètres de haut. Heureusement
qu'un vent frais et soutenu nous protège de la chaleur.
Ici, pas d'ombre.
Est-ce de l'arnica sauvage ?
A 600 mètres de hauteur, Alaric nous offre un panorama à 360 ° sur la plaine alentour, les vignes, les
Pyrénées et la Méditerranée.
Pourquoi se priver d'une si belle vue ?
Tauch, Canigou et Ribaute.
Lagrasse sur la droite mais cachée derrière une rangée de collines
Le chemin musarde doucement dans la végétation d'Alaric
En direction de Trèbes, puis Carcassonne
C'est le domaine de la pierre, du vent et de la chaleur. Et pourtant ....
Un bouquet dans les pierres et le vent.
Le vent souffle presque en permanence en haut d'Alaric.
Les conditions de vie y sont difficiles pour ce bouquet mauve.
Nous sommes arrivés au Signal d'Alaric.
A l'abri du vent, mais au soleil, les Kathares affamés se restaurent ....
...... à 600 mètres d'altitude
C'est le moment de redescendre, direction Moux.
Toujours des surprises végétales. Quelle est cette plante ?
Et si on relève la tête, c'est pas mal non plus.
Mais qu'est-ce que c'est ?
Un endroit exceptionnel au gué d'un ruisseau à sec, qui offre le repos et l'ombre.
Les restes glorieux de ..... ?
Les restes d'un puits asséché et bouché. Il fut un temps plus humide.
Nous voici à proximité du prieuré Saint-Pierre d'Alaric
Vue d'ensemble du prieuré
Le dernier pan de mur
Du prieuré, de ce côté ....
Puis vers le plus haut sommet .....
On surveille le magnifique terroir de Boutenac ....
En face du prieuré.....
La partie droite de ce grand demi-cercle
En fin de parcours
L'arbre fou traditionnel. Celui-ci est le champion. C'est un arbre cathare !