Saint-Domingue, la capitale

Un car qui n'a pas vu le balai depuis longtemps arrive avec une heure de retard à l'hôtel. Tout le monde embarque pour Saint-Domingue la capitale des 32 provinces qui forment la République dominicaine. 

Peu avant l'arrivée à Saint-Domingue, on demande au chauffeur d'allumer la clim car l'air chaud et humide est devenu irrespirable. Ça ne fonctionne pas. Il essaie d'ouvrir la seule et unique porte de sortie. Ça ne marche pas non plus. Il nous annonce qu'il y a une panne dans le circuit électrique ! Nous voilà donc le groupe de 25 plus le guide et le chauffeur enfermés dans un bus dans lequel on ne peut ouvrir les fenêtres ni les casser car rien n'est prévu.

Heureusement à l'arrière, il y a une toute petite imposte que l'on arrive à ouvrir et par laquelle on va réussir à glisser le chauffeur. Nous resterons coincés dans le car dans une chaleur suffocante, sans moyen d'évacuation pendant une vingtaine de minutes. Évidemment, tout le monde imagine le pire. L'angoisse est palpable.

La porte s'ouvre enfin et on est transférés dans un car propre et neuf qui nous accompagnera pendant tout le circuit. Le voyage peut continuer.

Lors de son premier voyage en 1492, Christophe Colomb conquiert l'île pour l'Espagne. La colonie de Saint-Domingue fondée en 1496 est le premier peuplement européen permanent dans les Amériques et le premier centre de la domination coloniale espagnole dans le Nouveau Monde. Auparavant l'île était peuplée par les indiens Taïnos, société avancée vivant d'agriculture et de chasse.

Pendant ce temps, la France occupait le tiers occidental de l'île et nommait sa colonie Saint-Domingue qui deviendra l'État indépendant d'Haïti en 1804, après la révolution haïtienne.

Saint-Domingue est donc une ville qui abrite de nombreux vestiges de son passé colonial. Elle se dit elle-même Ciudad colonial : Ville coloniale. Elle est classée au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1990.

Passée la porte San Diego, on débouche sur une grande esplanade, la Place de l'Espagne. Là, se trouve l'Alcazar de Colón, un palais construit entre 1511 et 1514 pour Diego Colón, le fils aîné de Christophe Colomb, arrivé sur l'île en tant que gouverneur. C'est le premier palais fortifié construit à l'époque hispanique. C'est la seule résidence connue d'un membre de la famille Colomb, en dehors de la maison natale de Christophe, qui se trouve toujours à Gênes.

La visite se poursuit par la rue des Dames. C'est la première rue de République dominicaine et d'Amérique. Au début de la colonie, les dames marchaient le long de cette rue, d'où son nom. Elle est toujours bordée de bâtisses construites au moment de la colonisation.

Le Panthéon national est un mausolée où reposent les personnages importants de la République Dominicaine. Le monument date du XVIII^e siècle et était à l'origine une église jésuite. Devenu ensuite un entrepôt de tabac puis un théâtre en 1917 et enfin des bureaux administratifs, il sera restauré  en 1956 et transformé en Panthéon.

Tout au bout de la rue des Dames, juste avant de revenir sur la Plaza Espagna, la Chapelle Notre-Dame des Remèdes construite au XVI^e siècle pour les familles espagnoles importantes. De style gothique, elle se distingue par une construction en briques et ses deux cloches.

Elle fut restaurée en 1884 et ouvre aujourd'hui ses portes pour des concerts de musique classique et des expositions d’art.

Après ces premières visites, le guide nous conduit dans sa boutique préférée à la découverte des bijoux faits avec une pierre trouvée seulement en République dominicaine : la larimar. Cette pierre aux reflets variés bleutés est le résultat chimique d'un mélange de fer, cuivre et sel. Elle se trouve en abondance et toute boutique de souvenirs propose des bijoux en larimar. Les mieux travaillés étant ceux des bijouteries.

Après les achats, direction le restaurant Atarazana où un couple de danseurs virevolte entre les tables.

Face au restaurant, la jolie statue de Salomé Urena Henriquez poétesse et pionnière de l'éducation des femmes. Située sur la petite Place de la Poésie, elle laisse apercevoir derrière elle le rempart et l'Alcazar de Colón.

Les visites s'enchaînent. C'est le Musée du Rhum qui nous accueille en premier. Très décevant. Pratiquement rien à voir dans les 2 petites salles que nous traversons sans explication sur la fabrication du rhum. Apparemment, le guide est pressé de nous diriger vers le coin boutique.

Le Musée de l'Ambre. Ce musée très intéressant est le fruit de la passion d'une famille qui l'a créé en 1996. Les blocs d'ambre avec des inclusions de végétaux ou d'insectes sont magnifiques.

L'ambre jaune résulte de l'accumulation de résines sur des millions d'années. Elle est due à des phénomènes naturels qui ont affecté les forêts tels que les variations climatiques, le volcanisme, les séismes et différents autres phénomènes.

Retour au cœur de la zone coloniale où se trouve la Cathédrale Santa Maria, la plus ancienne cathédrale des Amériques. Diego Colomb en a posé la première pierre en 1514. Le chantier s'est poursuivi jusqu'en 1540 mais le clocher n'a jamais été achevé.

La cathédrale a abrité les restes de Christophe Colomb dans un mausolée de marbre jusqu'à leur transfert au Phare de Colomb en 1992.

La cathédrale possède aujourd'hui 14 petites chapelles toutes différentes. L'autel principal en acajou date de 1684.

La sortie de la cathédrale donne sur la place Colon où se dresse la statue de Christophe Colomb.

Différents bâtiments bordent la place.

De la Place Colón part la rue piétonne El Conde très animée, bordée de cafés et de boutiques de souvenirs. Nous entrons, regardons et chose agréable personne ne nous demande rien. Aucune sollicitation ne vient troubler notre curiosité.

J'entre dans un super marché et suis surprise par la quantité des produits de toutes sortes. Comme chez nous. On est loin de la pénurie extrême de Cuba. Je vais au rayon fromage où sont présentes de nombreuses marques françaises. Évidemment je cherche notre Vache qui rie déjà vue en Nouvelle-Zélande. Elle est là ! sous ses deux formes : saveur originale et light.

L'hôtel est à deux pas de la Place Christophe Colomb. Nous ressortons après le dîner pour profiter de la douceur de la soirée.

À suivre : Santiago de los Caballeros

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